​Billet de Philadelphie, ou ce que je partage des USA en ce mois de novembre (III)

L’affaire du 14e amendement.

La Constitution américaine a connu moins de 30 amendements depuis son adoption, mais le 14e, qui date de 1868, est d’une importance fondamentale. En effet, il stipule que : "Toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, et soumises à leur juridiction, sont citoyennes des États-Unis et de l'État dans lequel elles résident."

L’historique de cet amendement ne doit rien au hasard. Il fut voté quelques années après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage. C’était un moyen d’assurer aux Afro-Américains la certitude de leur nationalité.

Ainsi, toute personne née sur le sol américain devient citoyen américain (sauf s’il y renonce), même si ses parents ne sont pas Américains, y compris des immigrés en situation irrégulière.

Or, on sait que l’administration de Donald Trump avait pour projet de procéder à des expulsions massives d’immigrés illégaux. On évoque des chiffres entre 11 et 15 millions de personnes, avec l’objectif d’expulser un million par an.

Mais que faire des enfants de ces immigrés nés sur le sol américain ? De plein droit, ils pourraient continuer à résider aux États-Unis.

Cependant, le 14e amendement n’est pas clair en cas de participation à une rébellion ou à un crime. Ce qui se dit aujourd’hui, c’est que l’immigration illégale pourrait être assimilée à une guerre ou à une invasion, ce qui priverait un enfant de migrant, né aux États-Unis, du droit de rester sur le territoire américain, ouvrant ainsi la porte à son expulsion.

Affaire à suivre.

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