À l'approche des élections, la réforme des rythmes scolaires demeure une préoccupation majeure, notamment avec la proposition d'harmoniser les calendriers entre les néerlandophones et les francophones.
Une étude de Partena Professional révèle un changement significatif dans l’occupation des jobs étudiants depuis 2021, particulièrement observé du côté des étudiants francophones.
L’occupation traditionnelle durant les mois d’été laisse progressivement place à une plus forte activité entre février et avril, modifiant ainsi la dynamique habituelle des emplois en été et réduisant l'importance relative de cette saison de 20%.
Chaque année depuis 2021, l’engagement des étudiants se focalise moins sur juillet et août, entrainant une hausse significative des heures prestées en février et mars. C’est ce que le prestataire de services RH et de gestion de paie Partena Professional observe au travers d’une étude, qui indique une baisse significative de 22,3 % du pourcentage des heures prestées par les étudiants en août. Durant la même période, le nombre d’heures prestées durant le mois d'avril affiche une augmentation de 46,3 %.
« Cette tendance est en grande partie imputable à la modification du calendrier scolaire, engendrant des différences notables dans les habitudes de travail des étudiants francophones et néerlandophones. En 2023, les étudiants néerlandophones privilégiaient leurs vacances de Pâques en avril et leurs vacances d'été en juillet et août pour travailler, tandis que les étudiants francophones, bénéficiant de vacances d'automne plus étendues, choisissaient de planifier leurs activités professionnelles vers février et mars », explique Wim Demey, Customer Intelligence Manager chez Partena Professional.
En envisageant un alignement des néerlandophones sur le calendrier scolaire des francophones comme l’ont suggéré plusieurs partis, cette tendance de déclin estival pourrait s'accentuer davantage.
Actuellement, 16,84% des heures travaillées par les étudiants se concentrent durant les mois de juillet et d'août, tandis que ce chiffre est légèrement inférieur, soit 14,10%, pour les étudiants francophones.
Certains secteurs sont fortement touchés par ces changements, en particulier ceux dépendant largement de la main-d'œuvre estivale étudiante. Ainsi, les étudiants du secteur du nettoyage et de la désinfection et les entreprises relevant de la Commission paritaire complémentaire pour les employés sont plus actifs en juillet et en août. Ces périodes restent particulièrement importantes pour ces entreprises spécialisées, contrairement au reste de l'année.
Pour illustrer ce contraste, en août 2023, ces entreprises enregistraient une proportion de 24,84 % d'étudiants, tandis que seulement 4,42 % du personnel étaient des étudiants en février de la même année.
En revanche, d'autres secteurs ont récemment commencé à bénéficier de la disponibilité plus constante des étudiants tout au long de l'année. L'industrie hôtelière et le commerce de détail indépendant se démarquent notamment par une répartition équilibrée des prestations sur les 12 mois, illustrant ainsi une flexibilité dans la contribution de la main-d'œuvre étudiante.
Les préférences en matière d'emploi étudiant évoluent au gré des saisons, représentant en moyenne 1,9 % des heures totales prestées chaque année dans le paysage professionnel. Wim Demey, Customer Intelligence Manager chez Partena Professional, décrit la situation :
« l’Horeca se distingue en tant que secteur le plus prisé, représentant 11,3 % des heures prestées en moyenne par les étudiants. Durant les mois de juillet et août, cette proportion connaît même une augmentation significative, atteignant 16 à 17 %. »
En revanche, les étudiants ne représentent que 0,4 % du nombre total d'heures à la Commission paritaire complémentaire du personnel de bureau. Ces disparités marquées soulignent les différences dans les préférences et la distribution des emplois étudiants selon les secteurs.
Ainsi, la réforme scolaire ne se limite pas à un simple ajustement de calendrier ; elle façonne activement le panorama des prestations des étudiants jobistes, mettant en évidence des nuances sectorielles et des adaptations dans les attentes et les choix des étudiants.
En moyenne, un étudiant affilié au portefeuille travaille environ 114 heures par an par emploi étudiant, avec un revenu horaire moyen de 13 euros, soit un total de 1 492 euros bruts par an.
Parallèlement, il est intéressant de noter que chaque étudiant jongle en moyenne avec 1,6 emploi étudiant, un chiffre qui demeure constant depuis 2019. Ces données mettent en lumière à la fois l'efficacité des étudiants dans leur travail et le potentiel inexploité des heures autorisées.
« Ces chiffres démontrent que les étudiants ne maximisent pas l'utilisation de leurs heures autorisées, avec seulement environ 9% d'entre eux atteignant cette limite, » conclut Wim Demey, Customer Intelligence Manager chez Partena Professional