Conséquence directe de la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie ont littéralement explosé. Maintenant que la fraicheur de l’automne commence à se faire ressentir, les particuliers comme les entreprises tentent de trouver des solutions pour diminuer au maximum le prix de leurs factures d’énergie.
Lorsque le télétravail a été instauré massivement dans le cadre de la crise « covid », les employeurs ont, en principe, rédigé une convention écrite stipulant les différentes règles en matière de télétravail et l’ont fait signer par les travailleurs concernés. « Le contenu de cette convention varie d’une entreprise à l’autre. Elle pourrait, par exemple, prévoir que le travailleur est autorisé (et donc pas obligé) à télétravailler 2 jours par semaine. Si, dans cet accord, aucun jour fixe de télétravail n’est mentionné, l’employeur n’a pas le droit de l’imposer car il modifierait unilatéralement les modalités qui ont été convenues au préalable. A partir du moment où l’employeur souhaite les modifier, l’accord du travailleur est indispensable. Cela ne veut cependant pas dire qu’il ne peut pas en discuter avec les travailleurs pour trouver un accord » explique Catherine Mairy.
Pas forcément. Mais cela fera certainement aussi l’objet de la négociation entre l’employeur et le travailleur. Pour rappel, l’employeur peut octroyer, sous certaines conditions, une indemnité forfaitaire de bureau aux collaborateurs qui effectuent du télétravail de manière structurelle pour un montant maximal de 142,95 euros par mois mais il ne s’agit en aucun cas d’une obligation. « Reprenons l’hypothèse mentionnée ci-dessus. Si, dans cette hypothèse, l’employeur demande à ses travailleurs de télétravailler un jour en plus chaque vendredi afin de ne pas chauffer le bâtiment durant 3 jours au lieu de 2 (en supposant que les locaux sont d’office fermés le week-end), cela lui permettra de réaliser des économies d’énergie. En contrepartie et si ce n’est pas déjà le cas, il pourrait octroyer une indemnité (supplémentaire) aux collaborateurs afin de couvrir les frais que le télétravail engendre pour eux. Il s’agit toujours d’une question de bon sens et de mise en balance des droits et intérêts de chaque partie » explique Catherine Mairy.
A nouveau, il faut toujours se référer à la convention qui a été signée au préalable. Si cet accord ne stipule pas que le travailleur a l’obligation d’effectuer X jours fixes de télétravail par semaine (en raison, par exemple, de l’espace limité dans les bureaux de l’entreprise), l’employeur ne pourra pas le lui imposer unilatéralement. Mais on reste dans la même logique que précédemment : il faut privilégier le bon sens et le commun accord entre les différentes parties. «
Inversement, si la convention impose au travailleur, par exemple, un minimum de 2 jours de télétravail par semaine, ce dernier ne pourra pas, non plus, décider unilatéralement de revenir 5 jours au bureau dans le but de diminuer sa facture d’énergie. Lui aussi devra privilégier le dialogue avec son employeur. Et, dans tous les cas, si un accord est trouvé, il devra être consigné par écrit » poursuit Catherine Mairy.
Les espaces de coworking fleurissent un peu partout en Belgique. Ils ont, au départ, connu un énorme succès car ils permettent notamment de limiter l’isolement social du travailleur et ses conséquences sur le bien-être. Le co-working pourrait être également une solution à envisager face à la flambée des prix de l’énergie. « En effet, certains travailleurs n’ont pas toujours la possibilité de faire du télétravail et ce, pour diverses raisons. Le coworking pourrait peut-être être une solution à envisager afin de leur permettre de ne pas être isolés chez eux mais également de diminuer partiellement leur facture énergétique » conclut Catherine Mairy.
Source : Partena Professional, septembre 2022.