De cette manière, vos coûts salariaux restent maîtrisables, même si certains employeurs peuvent y voir un frein à leur politique salariale. Or, rien n’est moins vrai, car il existe des moyens de proposer une rémunération supplémentaire à vos collaborateurs dans le cadre de la norme salariale.
À partir de 2026 vous aurez même un autre atout en poche : l’augmentation du montant des chèques-repas.
La limitation de la hausse des coûts salariaux moyens en 2025 en 2026 a pour but de soutenir la compétitivité et l’emploi en Belgique. Un élément important dans un petit pays extrêmement dépendant des importations et des exportations. Les indexations et les augmentations barémiques sont toutefois garanties. Les coûts salariaux augmentent donc bel et bien, mais restent limités.
La norme de 0 % n’est pas forcément une douche froide. Vous avez encore une marge pour récompenser votre personnel pour autant que vous vous y preniez de manière judicieuse. Voici, par exemple, quelques possibilités qui vous permettront de rémunérer vos salariés ou d’attirer des talents sans dépasser la norme salariale de 0 % :
Vous pouvez donc toujours miser sur une rémunération flexible et variable. En associant intelligemment les approches, vous motiverez vos salariés tout en restant dans le cadre de la législation.
À compter du 1er janvier 2026, l’intervention patronale par chèque-repas pourra augmenter et passer du maximum actuel (6,91 euros) à 8,91 euros. Votre personnel recevra ainsi un chèque-repas de 10 euros (valeur nominale maximale), soit un bel avantage net. Autre élément qui a de quoi réjouir : cette augmentation de 2 euros par chèque ne serait pas comprise dans la norme salariale. Vos coûts salariaux moyens augmenteront, mais vous respecterez la législation. Il est toutefois important d’insister sur le conditionnel, puisque la proposition doit encore être adoptée par le Parlement.
Sur le plan fiscal aussi, cette mesure peut s’avérer intéressante : la part des chèques-repas que vous pouvez déduire comme frais professionnels passerait de 2 à 4 euros, à condition que l’intervention patronale dans les chèques augmente de 6,91 euros à 8,91 euros.
Pour les négociateurs au niveau sectoriel, la norme salariale de 0 % pour 2025-2026 constitue un cadre contraignant pour lancer les négociations sur les augmentations de salaires et d’autres conditions de travail. Certaines commissions paritaires ont déjà commencé à préparer leurs négociations sectorielles sur les conditions de travail, qui ont lieu tous les deux ans. Nous suivons la situation de près.
Geert Vermeir
Expert juridique, 5 septembre 2025