L’extension des flexi-jobs à de nouveaux secteurs au début de cette année a déjà un premier impact prudent. Dans le secteur funéraire en particulier, un nombre considérable de travailleurs flexi-jobs se sont lancés, 15 % ayant maintenant ce type de revenus complémentaires. Dans le secteur du transport et de la logistique, dont les chauffeurs de bus ou de camions par exemple, on observe également depuis cette année un intérêt pour le statut de travailleur flexi-job.
Autre fait frappant : ce sont surtout les personnes encore actives après l’âge de la pension qui se lancent en tant que travailleurs flexi-jobs. Si les plus de 64 ans ne représentent que 2 % de la population active, ils constituent près d’un cinquième (19 %) de l’ensemble des travailleurs flexi-jobs. C’est ce qu’il ressort d’une enquête de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de plus de 20 000 entreprises belges.
Le travailleur flexi-job n’est plus seulement une personne qui vient arrondir ses fins de mois dans l’horeca ou dans un magasin. Après les précédentes extensions du système en 2018 et en 2023, les flexi-jobs sont également possibles dans un certain nombre de nouveaux secteurs, comme l’horticulture, la logistique et les entreprises de pompes funèbres, depuis le début de cette année. Et cette extension connaît un premier succès prudent, note Acerta sur la base d’une nouvelle analyse.
Un premier constat frappant : de plus en plus d’entreprises de pompes funèbres engagent des travailleurs flexi-jobs. Au cours du premier trimestre depuis son extension à ce secteur, 15 % des travailleurs y exercent déjà un flexi-job. Il s’agit par exemple de collaborateurs de pompes funèbres, de personnes chargées de l’accueil ou du transfert de corps. Dans le secteur du transport et de la logistique également, un deuxième secteur à pouvoir engager des travailleurs flexi-jobs depuis le 1er janvier, 4,3 % des collaborateurs bénéficient déjà de ce type de revenus complémentaires. Il s’agit par exemple de chauffeurs de marchandises ou de personnes. Dans les autres nouveaux secteurs, l’impact reste pour le moment limité.
Dans l’horeca, secteur pour lequel les flexi-jobs ont été créés au départ, le nombre de travailleurs flexi-jobs continue d’augmenter d’année en année. Entre-temps, près d’un quart (23,54 %) des collaborateurs sont des travailleurs flexi-jobs, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année dernière. Dans certaines autres commissions paritaires qui ont rapidement eu accès au système – le secteur alimentaire et le commerce de détail et de gros –, la part de travailleurs flexi-jobs est désormais de 15 %.
Illustration 1 : Part des travailleurs flexi-jobs sur l’ensemble de la population de travailleurs pour les commissions paritaires (CP) où les flexi-jobs sont une option – nous comparons les premiers trimestres de 2022, de 2023 et de 2024 – chiffres propres à Acerta
Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult : « Le statut du flexi-job connaît un succès. D’année en année, le nombre de travailleurs flexi-jobs augmente, d’où les extensions du système à plusieurs reprises. Celles concernent surtout les secteurs où la demande en travailleurs supplémentaires atteint un pic à certaines saisons ou périodes de l’année. Nous constatons que la nouvelle extension, en vigueur depuis le début de cette année, a déjà eu un impact positif prudent. Cependant, les flexi-jobs ne sont pas une option au sein de toutes les commissions paritaires pour toutes les activités de cette CP. Par exemple, au sein de la commission paritaire 200, ce n’est le cas que pour les auto-écoles, ce qui ne peut évidemment représenter qu’une faible part sur l’ensemble du groupe au sein de la CP 200 ; le faible pourcentage sous-estime donc la popularité réelle. Il est frappant de constater que les pompes funèbres sont en tête dans les nouveaux secteurs. Les travailleurs flexi-jobs aident les entreprises de pompes funèbres à combler la pénurie de personnel. Pour les travailleurs exerçant des flexi-jobs, quel que soit le secteur, le statut peut être enrichissant sur deux plans : sur le plan financier, il permet de retenir plus de salaire net ; et sur le plan du contenu, les flexi-jobs offrent la possibilité de faire quelque chose de totalement différent, à côté d’un emploi fixe, et d’élargir ses horizons. »
Les 25 – 34 ans constituent toujours le plus grand groupe de travailleurs flexi-jobs (29,34 %). Ce n’est pas totalement illogique, car il s’agit aussi de la tranche d’âge la plus importante parmi les travailleurs en général (26,92 %). La proportion est totalement différente pour les personnes qui effectuent encore de petits travaux passé l’âge de la pension. Les plus de 64 ans ne représentent que 2,21 % de l’ensemble des travailleurs, mais constituent 18,97 % de l’ensemble des travailleurs flexi-jobs. Proportionnellement, les plus de 64 ans sont donc 7 fois plus nombreux parmi les travailleurs flexi-jobs que parmi les travailleurs en général. Et leur part continue d’augmenter très fortement, de pas moins de 28 % entre 2023 et 2024.
Illustration 2 : Répartition des groupes d’âge parmi les travailleurs flexi-jobs et les travailleurs en général, premiers trimestres de 2022, de 2023 et de 2024 – chiffres propres à Acerta
L’extension du champ d’application des travailleurs flexi-jobs au début de cette année n’a pas été la seule adaptation du système, augmentant ainsi la complexité :
Amandine Boseret : « Nous avons probablement déjà eu l’impact le plus important des flexi-jobs, notamment lors de l’instauration initiale du système pour l’horeca. Mais nous constatons que chaque fois que les flexi-jobs deviennent une option dans de nouvelles activités, et malgré une adaptation des modalités, on y recourt là aussi. Nous pouvons donc en conclure que les flexi-jobs répondent bel et bien à un besoin réel, vu la pénurie sur le marché du travail. »
À propos des chiffres
Les chiffres sont basés sur les données de plus de 20 000 clients employeurs dans les secteurs où les flexi-jobs sont autorisés.