La simplification administrative introduite par la convention collective de travail n° 172, qui facilite le recours au chômage temporaire pour raisons économiques pour les employés, prendra fin le 30 juin 2025.
Qu’est-ce que cela implique concrètement pour les employeurs et les employés ?
Les experts du prestataire de services RH Partena Professional répondent aux principales questions.
La convention collective de travail n° 172, intitulée « Convention collective de travail établissant un régime de suspension totale de l'exécution du contrat de travail et/ou un régime de travail à temps réduit en cas de manque de travail résultant de causes économiques pour les employés », permettait aux entreprises en difficulté de recourir au chômage économique pour leurs employés, même en l'absence de convention collective (sectorielle ou d'entreprise) ou de plan d'entreprise.
« La CCT 172 était en fait une mesure de simplification administrative pour pouvoir passer rapidement, si nécessaire, au chômage économique pour les employés », explique Greet Damme, Managing partner chez Partena Professional. « Un employeur pouvait ainsi surmonter une baisse d’activité temporaire sans devoir licencier du personnel. Le chômage économique offrait une solution à court terme pour faire face à un excédent temporaire de main-d’œuvre, sans devoir recourir immédiatement à des licenciements. »
Cette convention avait été mise en place à l’été 2023, à une époque marquée par l’incertitude économique, dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et d’instabilités géopolitiques. Sa prolongation faisait partie des négociations sociales 2023-2024. Mais les discussions pour une prolongation en 2024-2025 ont échoué, entraînant la fin de la CCT 172.
« Cela ne signifie pas pour autant que la situation économique soit désormais plus stable », précise Yves Stox, Managing consultant. « L’incertitude économique reste tout aussi présente qu’en juillet 2023. À l’échelle mondiale, les politiques commerciales des États-Unis continuent d’impacter l’économie et la valeur boursière des entreprises. »
« Les effets à long terme dépendront surtout de l’évolution de l’économie mondiale. Il est probable que davantage d’emplois soient menacés. Rien qu’au premier trimestre 2025, plus de 10 000 emplois ont été perdus à la suite de licenciements collectifs et de faillites – un record depuis 2015 pour un premier trimestre. Cette tendance devrait se poursuivre : plus de 50 entreprises ont annoncé des licenciements collectifs fin 2024 et début 2025, représentant 5 000 emplois supplémentaires en danger. Les perspectives restent donc préoccupantes », précise Yves Stox.
« C’est d’abord une perte en termes de flexibilité organisationnelle », explique Greet Damme. Important : la fin de la CCT 172 ne signifie pas la fin du chômage économique pour les employés, mais la fin de sa simplification administrative.
« À partir du 1er juillet, recourir au chômage économique pour les employés nécessitera davantage de démarches administratives, plus de temps, une planification plus rigoureuse et un dialogue social renforcé. La CCT 172 permettait de réagir rapidement à une situation critique. Son expiration signifie que des négociations avec les syndicats seront désormais indispensables. Elle permettait aussi d’éviter le recours à une solution bien plus radicale : le licenciement collectif. »
« La simplification administrative prend fin le 30 juin 2025. À partir du 1er juillet, une nouvelle période de chômage économique pour employés ne pourra être instaurée que si les règles générales (classiques) en vigueur sont respectées », conclut Yves Stox.
À partir de juillet 2025, un employeur souhaitant recourir au chômage économique pour ses employés devra :
Deux régimes sont possibles :
de communiquer le premier jour de chômage économique effectif du mois à l'ONEm et cela, (en principe) le premier jour de chômage.