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Enveloppes de fin d'année: attention à la qualification juridIque

À l’approche de Noël et du Nouvel An, il est courant de soutenir financièrement ses enfants ou petits-enfants en leur remettant des dringuelles. Dans l’immense majorité des situations, ces gestes ne posent aucune difficulté.

Mais lorsque les montants augmentent, la qualification juridique du versement devient déterminante...​

Le versement ou la remise d'une telle somme peut être qualifié comme :
> un cadeau d'usage, admis comme un présent lié à une occasion particulière, sans incidence fiscale ou successorale ;
> une donation mobilière, avec des effets successoraux et - surtout - des effets fiscaux parfois inattendues

Pourquoi la distinction est-elle esssentielle ?

A la différence du cadeau d'usage, une donation

> peut être réintégrée dans la succession ;

> affecter l’égalité entre héritiers ;

> générer éventuellement des droits à payer (en fonction : exonération, application du droit de donation, voire réintégration dans la succession en cas de décès à bref délai) ;

> nourrir des conflits familiaux au moment du décès du généreux donateur...

Comment apprécie-t-on la qualification ?

Faute de seuil prévu par la loi, l’analyse repose ainsi sur un faisceau d’indices, parmi lesquels on retrouve :
> l’existence d’une occasion identifiable au jour de l'opération (telle qu'un anniversaire, Noël ou le Nouvel An, et non la réalisation du virement concerné trois semaines plus tard...) ;
> la proximité du lien familial (un cadeau d'usage (de Noël) s'envisage plus facilement au profit d'enfants qu'au profit de tiers) ;
> la proportion du montant par rapport au patrimoine du donateur (en pratique, le fait de disposer de ± 1 % de son patrimoine par an constitue un repère admis, tous bénéficiaires confondus).

Contexte bruxellois : un changement majeur

Point d'attention : à partir du 1er janvier 2026, les donations mobilières non enregistrées opérées par un donateur bruxellois seront soumises à une période suspecte de 5 ans (contre 3 actuellement), comme c'est déjà le cas pour les donateurs wallons et flamands.

La durée endéans laquelle un versement peut être réintégré à des fins fiscales dans la succession du donateur s’allonge donc sensiblement, et le risque d'une requalification devient d'autant plus important.

Quelques bonnes pratiques

On retiendra notamment :
> de qualifier clairement l’occasion dans les virements ;
> d'éviter d'indiquer "don" si tel n'en est pas un ;
> de conserver une trace écrite ;
> de consulter lorsque la générosité change d’échelle.

La fin d’année est un moment privilégié de transmission.
Un encadrement juridique adapté permet d’en préserver l’intention… et les effets !​Quel

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