• FR
  • NL
  • EN

Fiscalité 2026: plus-values, comptes-titres, crypto… comment piloter un patrimoine sous transparence renforcée

Episode 1 : Fiscalité et patrimoine : ce qui change, ce qui pèse, ce qu’il faut déjà anticiper pour 2026!

Pour ouvrir cette semaine du “à quelle sauce serai-je mangé en 2026 ?”, nous commençons par ce qui structure durablement les décisions patrimoniales : la fiscalité. Entre l’entrée annoncée d’une taxe sur les plus-values, le renforcement de la taxe sur les comptes-titres et la transparence accrue autour des cryptoactifs, 2026 marque un tournant silencieux mais profond. Ce premier épisode propose une lecture claire des évolutions à venir et des réflexes à adopter dès aujourd’hui pour éviter que les choix d’hier ne deviennent les contraintes de demain.

Pas d'inventaire des nombreuses dispositions qui verront le jour, mais plutôt un commentaire de quelques mesures clés qui impactent la stratégie, les comportements et plus largement de la matière abordée (aujourd'hui la fiscalité).

Demain, nous déplacerons le regard vers le monde du travail, où les règles du jeu évoluent elles aussi en profondeur.


1. Introduction

L’année 2026 n’est pas seulement une date dans l’agenda fiscal : elle ouvre une séquence où la gestion patrimoniale devient plus “documentée”, plus traçable, et donc plus exigeante. Trois évolutions, en particulier, structurent ce basculement : l’entrée en vigueur annoncée d’une taxation des plus-values financières, le doublement du taux de la taxe sur les comptes-titres, et l’intégration des cryptoactifs dans un nouveau régime de transparence via des obligations de transmission d’informations par les plateformes.

Ce qui change n’est pas uniquement l’existence de nouvelles règles, mais la manière dont elles forcent les contribuables à relier des décisions économiques (acheter, vendre, arbitrer, déplacer un actif) à une réalité fiscale potentiellement contrôlable sur pièces. Le réflexe “je verrai lors de la déclaration” devient insuffisant. L’année 2026 impose une autre logique : anticiper, structurer, prouver.


2. Pourquoi parle-t-on d’un tournant avec la taxation des plus-values ?

L’introduction d’une taxe sur les plus-values financières au 1er janvier 2026 marque une inflexion majeure : la plus-value devient un objet fiscal explicite, alors qu’elle était souvent abordée de manière plus indirecte. Pour les ménages comme pour les entrepreneurs, cela modifie la lecture de nombreuses opérations : arbitrages de portefeuille, cessions de titres, réorganisations patrimoniales.

Le point délicat, dans ce type de réforme, n’est pas uniquement le principe. C’est la mécanique d’application : définition de l’assiette, détermination de la valeur d’acquisition, traitement des opérations intermédiaires, preuve de la date et du prix d’entrée, articulation avec des situations déjà existantes. En pratique, ces questions se résolvent rarement “à la fin”. Elles se résolvent au moment où l’on prépare le dossier.

Illustration. Un investisseur détient depuis plusieurs années des titres achetés via différentes plateformes, avec des rachats partiels et des réinvestissements. Tant que le système fiscal ne regarde pas la plus-value comme un fait imposable, l’historique peut rester flou. Dès qu’une taxation existe, le flou devient un risque : la difficulté n’est pas de payer, mais d’expliquer. De même, je pourrais décider de vendre un titre pour effacer une moins-value disponible alors que par le passé j'aurais maintenu la détention : les stratégies évoluent!

À retenir : à partir de 2026, la qualité de la documentation (et pas seulement la performance) devient un élément central de la sérénité fiscale. Les stratégies évoluent.


3. La taxe sur les comptes-titres : pourquoi le doublement du taux change la stratégie ?

Le passage du taux à 0,30 % sur les comptes-titres dépassant 1 million d’euros n’est pas un simple ajustement : il transforme un “frottement” en coût annuel plus visible. Or un coût annuel modifie les comportements : il incite à se poser des questions de structure, de cohérence et de gouvernance patrimoniale.

L’erreur fréquente serait de traiter cette taxe comme une ligne isolée. En réalité, elle interagit avec tout le reste : niveau de liquidités, besoins de financement, capacité à investir, diversification, transmission. La bonne question n’est pas “comment l’éviter”, mais “comment l’intégrer dans un équilibre”.

Illustration. Un couple détient des actifs financiers importants sur un compte-titres unique, non parce que c’est optimal, mais parce que l’historique bancaire l’a conduit ainsi. Le doublement du taux agit comme un déclencheur : il pousse à revisiter l’organisation patrimoniale, à clarifier les objectifs, à vérifier les implications successorales et, surtout, à documenter la logique de détention.

À retenir : quand une taxe est annuelle, la réponse est rarement une opération ponctuelle ; c’est une stratégie structurée.


4. Cryptoactifs : qu’est-ce qui change concrètement en matière de transparence ?

À partir de 2026, les plateformes de services en cryptomonnaies devront transmettre périodiquement des informations sur leurs clients, la valeur investie et les transactions. Concrètement, cela réduit fortement l’anonymat pratique des portefeuilles et augmente la capacité de contrôle.

Le sujet crypto, en 2026, n’est donc plus seulement la question “faut-il déclarer ?” : c’est la capacité de démontrer l’origine des fonds, la logique des conversions, la traçabilité des flux entre plateformes, et l’alignement entre la réalité économique et les déclarations.

Illustration. Un contribuable a transféré des cryptoactifs d’une plateforme à une autre, puis vers un wallet personnel, puis a reconverti en monnaie fiat. Tant que les informations ne circulent pas, la cohérence peut rester invisible. Dès que des transmissions de données existent, l’administration peut reconstituer un puzzle : dates, montants, conversions. La moindre incohérence (ou un manque de justificatifs) devient un point d’attention.

À retenir : la crypto ne devient pas “interdite”, mais “comparable” aux autres actifs : elle entre dans une logique de preuve. Et ne l'oubliez pas, l'historique d'une crypto est dans inscrit dans la crypto. Il est invisible aujourd'hui, mais aujourd'hui n'est pas demain.


5. Comment se préparer sans tomber dans la précipitation ?

L’anticipation n’implique pas nécessairement des opérations. Elle implique d’abord une clarification : que possède-t-on, depuis quand, à quel prix, dans quel objectif, et avec quels documents ? Ensuite, une mise en ordre : relevés, historiques, attestations, dossiers par classe d’actifs.

Dans de nombreux dossiers, la meilleure préparation consiste à construire un “récit patrimonial” cohérent : un fil logique et documenté qui relie les opérations entre elles. Cela permet d’agir, si nécessaire, mais surtout d’être serein.


6. Conclusion

La fiscalité 2026 n’est pas seulement une série de mesures : c’est une nouvelle culture de la preuve. Les contribuables les mieux armés ne seront pas ceux qui auront fait le plus d’arbitrages, mais ceux qui auront construit la meilleure cohérence entre leur réalité économique et leur documentation. Deg & Partners s’inscrit dans cette approche : transformer un changement réglementaire en stratégie lisible, sécurisée et durable.


7. Tableau de synthèse et recommandations

Thème

Ce qui change en 2026

Risque principal

Recommandations Deg & Partners

Plus-values financières

Taxation annoncée au 01/01/2026

Difficulté de prouver valeurs et dates

Reconstituer l’historique, structurer le dossier patrimonial

Comptes-titres

Taux porté à 0,30 % au-delà d’1 M€

Coût annuel sous-estimé, décisions impulsives

Revoir la structure globale, relier fiscalité et objectifs

Cryptoactifs

Transmission d’infos par les plateformes

Incohérences détectables, manque de justificatifs

Documenter les flux, consolider les preuves, aligner déclarations

Mots clés