Passionné par les ouvrages traitant de la Vème République française et par les biographie des Présidents , j’ai toujours éprouvé une profonde admiration pour le président Georges Pompidou.
Cet homme simple aux profonds sourcils et au regard pénétrant, resté modeste, cet originaire du Cantal, qui a vécu entre le flamboyant De Gaulle, le brillant Giscard et le machiavélique Mitterrand n’a sans doute pas eu la même notoriété, peut-être aussi car son mandat fut stoppé à la suite d’une grave maladie, mais il fut un homme absolument exceptionnel.
Les nombreuses lectures et recherches que j’ai pu mener à son sujet révèlent une personnalité doté d’une intelligence lumineuse et d’un esprit de synthèse rare, cultivant le pragmatisme et les solutions simples.
Travailleur acharné, européen convaincu , maîtrisant parfaitement ses dossiers et agissant toujours dans l’intérêt général, il disait : « les peuples heureux n’ayant pas d’histoire je souhaiterais que les historiens n’aient pas trop de choses à dire de mon mandat ». Plus que la grandeur de la France, il préférait assurer le bonheur des français.
Défenseur de l’esprit d’entreprise, partisan de la croissance (mais pas débridée) , ayant réussi l’industrialisation et la modernisation de son pays, respectueux des classes moyennes, il a durant sa vie politique (de 1962 à 1974) , d’abord comme premier ministre de De Gaulle, puis comme président de la république, profondément transformé le pays et l’ a fait progresser.
Catalogué à tort comme conservateur, il était au contraire très ouvert aux idées de son temps. Amateur d’art moderne, passionné de poésie (quel est l’homme politique, capable, comme lui, de citer Eluard dans ses conférences de presse?), ce visionnaire avait une vraie conscience politique.
En cette période électorale, où fleurissent en Belgique (et aussi en France par ailleurs) des débats d’un niveau affligeant, des inepties économiques et fiscales proférées par les candidats, des slogans à l’emporte-pièce, des propositions creuses ou irréalistes, où la forme prédomine toujours le fond, je me dis que ce grand homme se retournerait dans sa tombe en écoutant tout cela.
Pourfendeur de la bureaucratie, que dirait il en outre de ce Van Peteghem et de nos lois fiscales liberticides et obscures, rédigées par des fonctionnaires à l’esprit tortueux et suspicieux ?
Je l’imagine dans son bureau, lui cet homme qui savait écrire , et qui disait toujours « Il faut arrêter d’emmerder les Français », déchirant ces textes stupides et toxiques pour les citoyens et exigerait clarté et précision.
Au fond ce qui le caractérisait avant tout c’était le bon sens, qualité devenue bien rare. Car aujourd’hui le bon sens est étouffé par des propos tonitruants . C'est l'histoire des tonneaux vides...
Et je me dis : Monsieur Georges Pompidou, vous qui nous avez quitté il y a exactement 50 ans (avril 1974) , vous nous manquez énormément !