
J’ai un immense respect pour les personnes qui s’engagent à gérer une commune, une région ou un pays, qui est, de surcroît, d’une complexité infinie, comme la Belgique.
Mais chaque jour, un doute s’insinue en moi quant à l’aboutissement de ce gouvernement qui met en œuvre des mesures pour lesquelles peu de Belges ont voté, ce qui est d’ailleurs la trame commune aux systèmes particratiques.
Il va y avoir un choc social très violent dans deux mois, et les nombreux bourgmestres et présidents de CPAS que je rencontre, de tous bords politiques, expriment une vive inquiétude, jusqu’à s’interroger sur le maintien de la paix sociale dans un contexte où des personnes très démunies vont, du jour au lendemain, être projetées dans des labyrinthes administratifs que peu maîtrisent.
Et puis, il y a la fiscalité, qui ne fait, en vérité, l’objet d’aucune réflexion de fond.
Et il y a surtout les fameux effets retours, c’est-à-dire les espoirs d’une croissance tirée par des mesures de stimulation. Mais ces effets retours seront absents pour deux raisons : ils ont été largement surestimés (et tous les économistes s’accordent à le dire), tandis que les effets retours diminuent avec le vieillissement de la population, puisque la croissance décroît avec l’augmentation du nombre d’inactifs tandis que les prestations sociales augmentent. Tout ce qui explique pourquoi les paramètres budgétaire du pays sont les plus mauvais d’Europe, ce qui est quand même très loin de ce qu’avait été promis.
Tout ceci se place dans un contexte de la mère de toutes les révolutions industrielles qui, même si elle marque une pause, constitue un changement anthropologique pour l’humanité, combiné aux basculements climatiques de plus en plus oppressants au fil des jours.
C’est donc une étrange chimie, certes survoltée par des ukases et invectives sur les réseaux sociaux, qui va bientôt délivrer son précipité.