En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint en juillet 10,4% contre 10,5% en juin et 9,9% en mai.
L’inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH)[1] atteint 10,4% en juillet contre 10,5% en juin et 9,9% en mai. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)[2] s'établissait à 11,3% en juillet, contre 11,4% en juin. L'écart d'inflation entre l'IPCH et l'IPCH-CT provient en grande partie de la baisse temporaire de la TVA sur l'électricité et le gaz. En effet, l'IPCH-CT ne tient pas compte de ces variations de prix.
L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l'évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, s'établissait à 5,2% en juillet, contre 4,7% en juin et 4,1% en mai. Le taux d’inflation hors produits énergétiques grimpe en juillet à 5,4%, contre 4,8% en juin et 4,1% en mai.
L'inflation des produits alimentaires s’élève ce mois-ci à 9,9% contre 8,7% le mois précédent. Cette inflation a donc fortement augmenté ces derniers mois. En novembre, elle s’élevait encore à 0,3%. L'inflation des huiles, du poisson, des produits laitiers, du pain et des céréales ainsi que de la viande a fortement augmenté ces derniers mois. Ainsi, l’inflation des huiles s’élève ce mois-ci à 21,2%. En novembre, elle était encore de 4,2%. Pour les produits laitiers, l'inflation est maintenant de 13,8% contre 0,8% en novembre. Le poisson enregistre ce mois-ci une inflation de 10,8%. En novembre, elle était de -1,2%. Pour le pain et les céréales, l’inflation est de 11,7% ce mois-ci contre 1,7% en novembre. L'inflation de la viande est de 9,6% ce mois-ci contre 0,7% en novembre.
La forte hausse de l'inflation ces derniers mois est due en grande partie aux produits énergétiques. La contribution de l’énergie à l’inflation[3] est de 5,5%. Les produits alimentaires contribuent à hauteur de 1,7%.
L'électricité coûte désormais 44,7% de plus qu'il y a un an. Le gaz naturel coûte 97,0% de plus en glissement annuel. Le prix du gasoil de chauffage a augmenté de 93,3% par rapport à l'an dernier.
La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en juillet est à mettre à l'actif du groupe « logement, eau et énergie » (29,4%). Le groupe « enseignement » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (1,0%).
Le groupe « logement, eau et énergie » est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en juillet, soit 3,9 points de pourcentage. Le groupe « santé » a exercé le plus gros impact négatif avec -0,7 point de pourcentage.
L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.
L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 5,2% en juillet, soit une hausse par rapport à l’inflation de 4,7% en juin. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 3,2%. Les prix de ce sous-agrégat ont accusé un recul de 0,5% par rapport au mois précédent, principalement en raison des soldes d'été.
Le gaz a exercé le plus gros impact positif, à savoir 1,65 point de pourcentage. L’électricité a eu un impact positif de 1,33 point de pourcentage. Le gasoil de chauffage a contribué à hauteur de 0,97 point de pourcentage. Les carburants ont un impact positif de 0,64 point de pourcentage.
L'habillement a exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,56 point de pourcentage. Les loyers ont exercé un impact négatif de -0,55 point de pourcentage. L'impact des télécommunications ainsi que des restaurants et cafés a été de respectivement -0,32 et -0,31 point de pourcentage. Les services hospitaliers ont exercé un impact négatif de -0,28 point de pourcentage. Les assurances automobiles ont exercé un impact négatif de -0,17 point de pourcentage. Les produits pharmaceutiques ont contribué à hauteur de -0,15 point de pourcentage. Enfin, le tabac et les meubles ont exercé un impact négatif de -0,14 point de pourcentage.
Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH (HICP flash estimate) de juillet. Cette inflation s’élevait en juillet à 10,4% en Belgique. Les Pays-Bas ont affiché une inflation de 11,6% en juillet. Cela représente une hausse par rapport au taux de 9,9% enregistré en juin. En France, l’inflation atteignait 6,8% en juillet et était ainsi en hausse par rapport au taux de 6,5% du mois de juin. En Allemagne, l'inflation s'élevait à 8,5% en juillet, soit une hausse par rapport au taux de 8,2% observé en juin.
Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois de juillet, juin est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en juin à 11,4%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de 11,0% observée en mai. En Allemagne, cette inflation s'élevait à 9,1% en juin, soit une hausse par rapport au taux de 8,6% observé en mai. En juin, l’inflation en France atteint 7,0%. Il s'agit d'une hausse par rapport à mai, lorsque l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s’élevait à 6,2%. Aux Pays-Bas, l’inflation s’est légèrement repliée à 11,6% en juin. En mai, cette inflation se chiffrait à 11,8%
[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.
La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.
Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :
[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.
[3] La contribution à l'inflation d'un groupe de produits donné indique la part de la variation des dépenses totales qui est due à la variation de prix de ce groupe de produits.
[4] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.
[5] L' impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).
Source : Stabel, 18 août 2022