La digitalisation dans les fiduciaires belges

Camille Vandingenen a réalisé son mémoire sur la digitalisation des fiduciaires. Cet article est la conclusion de son mémoire, des observations et des nombreuses recherches qu'elle a effectuée dans ce cadre.
Ce qui est intéressant, c'est de constater que finalement, il existe bien une réalité relative sur le sujet.
Découvrez le produit de ses recherches et les intéressantes conclusions qu'elle en tire.



Une digitalisation attractive?

Comme nous pouvons le constater, la digitalisation nous impacte tous, en tant qu’êtres humains, que ce soit à travers nos téléphones portables ou par les différentes applications par lesquelles nous sommes, à présent, contraints de passer dans notre quotidien ou à travers notre vie professionnelle. En effet, la mise en place de cette transformation digitale au sein des entreprises, et plus particulièrement au sein des bureaux comptables, crée des changements importants au sein de toute l’organisation. Tout d’abord, cette évolution permettra d’automatiser un certain nombre de tâches qui ne procurent aucune valeur ajoutée et cette solution peut donc bénéficier à la rentabilité de la société. Tout ce gain de temps pourra donc être transféré à d’autres activités plus profitables dont, notamment, un suivi continu de la gestion comptable et l’apport de précieux conseils prodigués aux clients. Les exigences de ces derniers ne cessent d’évoluer et les comptables/experts-comptables réalisent donc l’importance de satisfaire au mieux leurs attentes. En effet, toute cette numérisation permet une parfaite flexibilité dans le sens où tous les documents stockés sur des plateformes peuvent être accessibles n’importe quand et depuis n’importe quel endroit par les deux parties. Bien entendu, la communication est, par conséquent, fortement facilitée ce qui entraine les clients à vouloir être en contact permanent avec leurs comptables/experts-comptables. De plus, les entreprises actuelles accordent beaucoup d’importance à obtenir une image moderne, dynamique et écologique dans le but, notamment, d’attirer de nouveaux clients, ce qui va également les pousser à se diriger dans cette voie digitale.



Des freins significatifs

Toutefois, malgré toutes les opportunités que cela engendre, la digitalisation comporte aussi certains points négatifs qu’il est donc important de connaître et d’anticiper afin de mettre en place correctement cette nouvelle stratégie. Un problème préoccupant concerne la résistance au changement des clients et du personnel face à cette nouvelle façon de travailler. En effet, l’homme éprouve souvent quelques difficultés à sortir de sa zone de confort et de risquer de se retrouver dans un environnement inconnu. Certains clients éprouvent une certaine réticence à accepter cette digitalisation tout comme certains collaborateurs en interne pour lesquels toute modification de leurs habitudes de travail peut être source d’inquiétudes. La réussite de cette transformation digitale dépendra, notamment, de la personnalité, de la profession, de l’âge et des habitudes quotidiennes des personnes ainsi que de la préparation et des formations éventuelles à réaliser au préalable. De plus, le coût peut également représenter un frein à

digitaliser. Toutefois, l’important est de bien connaître sa clientèle et d’implémenter des logiciels et outils digitaux facilement compréhensibles et adaptés au bureau comptable afin d’éviter une trop grande perte de temps à des explications concernant les méthodes de fonctionnement. Dans ce cas, le coût d’implémentation sera, en effet, assez élevé mais pourra relativement vite être rentabilisé par l’automatisation des tâches répétitives.



Fiduciaire exemplaire

Afin de développer la digitalisation au sein des fiduciaires et que les logiciels commercialisés soient plus performants, ces dernières doivent donc montrer l’exemple ; former et inciter les clients et le personnel à adopter cette mentalité digitale. Pour ce faire, les comptables et experts-comptables doivent prendre conscience que le métier va évoluer dans les prochaines années et qu’il est primordial, à l’heure actuelle, de se tourner vers d’autres compétences. Premièrement, nous pouvons noter le rôle prépondérant de la communication afin d’assurer un suivi efficace de la gestion comptable. De plus, le professionnel du chiffre devra être capable de s’adapter à chaque client et de lui commenter les résultats lui concernant. L’esprit critique et d’analyse seront donc indispensables pour vérifier et contrôler la pertinence de tout le travail, avant toute injection dans le logiciel, ainsi que celui qui en sera sorti automatiquement. Enfin, il sera nécessaire, pour le bon développement de l’ensemble de l’organisation, de pouvoir faire appel à certains experts dans le domaine informatique capables de manipuler aisément les plateformes et outils et ainsi de régler les problèmes rencontrés.



Génération digitale

Par conséquent, les bureaux comptables se dirigent, actuellement, vers des profils créatifs et captivés par ces nouvelles technologies afin de développer au maximum l’organisation. Il est donc primordial que les jeunes de nos jours soient formés et spécialistes dans le domaine digital car les opportunités de travail dans ce secteur sont impressionnantes. Nous pouvons également constater que la taille de la fiduciaire n’a pas forcément de lien direct avec la mise en place de la digitalisation ; il s’agit plutôt d’une question de motivation, d’envie d’évoluer, d’intérêt à rester compétitif et attractif sur le marché ou de motivations personnelles des collaborateurs.



A quand le grand changement?

Certains bureaux comptables estiment que ce n’est, actuellement, pas le moment opportun pour implémenter cette digitalisation car elle n’a pas atteint son aboutissement final et ne permet donc pas d’obtenir une gestion plus efficace. En effet, les logiciels et outils technologiques utilisés ne sont pas encore parvenus à être totalement performants et beaucoup de fiduciaires perdent beaucoup d’argent et de temps à sélectionner celui qui pourrait correspondre à leurs besoins, éventuellement à le développer en interne, à se former et à se familiariser avec cette technologie. A partir du moment où une boite aux lettres électronique

centralisée existera et sera utilisée par tous, la digitalisation pourrait devenir rentable car tout le procédé sera standardisé. D’autres cabinets, de plus grande taille, affirment que cela ne sert à rien d’attendre car chaque bureau comptable devra, de toute façon, passer par cette étape compliquée de la mise en place. De plus, si les fiduciaires n’achètent et n’utilisent aucun logiciel, il sera impossible de déterminer lesquels seront les plus performants sur le marché. Nous sommes donc, actuellement, dans une phase de changement et de test où il faut accepter de passer par cette étape préliminaire pour finalement aboutir à une gestion comptable plus efficace.



Une décision propre à chaque cabinet

Finalement, nous pouvons constater que, pour qu’un bureau comptable entame le processus de la digitalisation, il est important que toutes les parties prenantes y participent, se dirigent dans la même direction et se soutiennent mutuellement. Digitaliser ne signifie pas simplement ajouter un logiciel ou une plateforme digitale au sein de la fiduciaire, cela va beaucoup plus loin. En effet, il s’agit d’un changement de mentalité, d’une transformation de tous les processus et procédures du cabinet comptable et donc d’un tout autre mode de fonctionnement. Chaque fiduciaire doit donc impérativement mener une réflexion globale sur son organisation, connaître les caractéristiques de sa clientèle et analyser avec soin les techniques qui seraient les plus adéquates à son propre bureau comptable.

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