L’âge est le principal facteur de discrimination sur le marché du travail, tant pour les travailleurs que pour les demandeurs d’emploi

Un quart des Belges actifs a déjà été confronté à de la discrimination sur le lieu de travail au cours de sa carrière. Parmi les demandeurs d’emploi, ce chiffre est encore plus élevé : un sur trois (31,9 %) n’a pas bénéficié d’une chance équitable lors d’une candidature. Ce n’est pas l’origine ni le sexe qui sont les principaux facteurs de discrimination, mais l’âge du candidat.

Ces informations ressortent d’une enquête menée par le prestataire de services RH Acerta et le site d’emploi StepStone auprès d’environ 3000 Belges. « Au vu de la pénurie sur le marché du travail, les entreprises ont tout intérêt à créer un havre de paix pour leurs collaborateurs. »

Discrimination sur le lieu de travail

En période de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises ne peuvent pas se permettre de passer à côté de talents. Pourtant, la discrimination semble toujours présente sur notre marché du travail. C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête réalisée par le prestataire de services RH Acerta et StepStone auprès de 2500 Belges actifs et plus de 500 demandeurs d’emploi. Près d’un tiers des demandeurs d’emploi (31,9 %) ont déclaré avoir déjà été victimes de discrimination lors d’une candidature. Ce chiffre est également élevé chez les Belges actifs : 1 personne sur 4 (24,2 %) n’a pas bénéficié d’une chance équitable lors d’une candidature en raison d’une forme de discrimination.


Ce n’est pas l’origine ni le sexe qui semble être le facteur de discrimination le plus important, mais l’âge. Parmi les demandeurs d’emploi, 72,4 % des cas concernaient une discrimination basée sur l’âge. C’est le cas pour 35,3 % des personnes qui travaillent. La discrimination fondée sur le handicap physique est également fréquente selon les chiffres (13 %).


situations auxquelles les candidats sont confrontés, demandeurs d’emploi par rapport aux travailleurs

Illustrations 1 : situations auxquelles les candidats sont confrontés, demandeurs d’emploi par rapport aux travailleurs

Donatienne Knipping, experte en RH chez Acerta Consult, explique : « De nombreux clichés circulent sur les travailleurs “âgés” : ils coûtent trop cher, ils sont moins disposés à apprendre, il n’est plus possible de les coacher, ils sont plus souvent malades ou ne sont plus assez forts physiquement, ils ne veulent plus travailler longtemps… Pourtant, la pratique prouve souvent le contraire. Le salaire des travailleurs âgés aura tendance à être plus élevé que celui des jeunes travailleurs en raison de l’ancienneté, mais d’un autre côté, les travailleurs âgés apportent plus de maturité et d’expérience sur le lieu de travail. Outre leurs compétences, ils ont souvent encore envie de travailler et ont moins souvent de jeunes enfants dont ils doivent s’occuper. Dans un marché du travail en pénurie, les employeurs qui ne veulent pas donner leur chance aux travailleurs âgés ont encore plus de mal à pourvoir les postes vacants. »

Le lieu de travail n’est parfois pas un havre de paix

Autres résultats marquants de l’enquête : un quart des travailleurs n’ont pas le sentiment de pouvoir être eux-mêmes sur leur lieu de travail (24,1 %). Encore un quart d’entre eux (25,2 %) déclarent même ne pas se sentir à l’aise avec leur responsable. Un autre quart d’entre eux (23,7 %) estiment que leur employeur ne propose pas de ressource vers laquelle se tourner en toute confiance en cas de besoin. Enfin, un quart d’entre eux (25,2 %) estiment qu’ils ne bénéficient pas des mêmes chances que leurs collègues occupant une fonction similaire.

déclarations sur l’appartenance, travailleurs

Illustration 2 : déclarations sur l’appartenance, travailleurs

Donatienne Knipping ajoute : « L’autonomie, l’appartenance et la compétence représentent l’ABC de la motivation des travailleurs. En effet, ils ont besoin de pouvoir prendre des décisions par eux-mêmes (A), d’être connectés à leurs collègues (B) et de sentir qu’ils peuvent gérer ce qu’on leur demande (C). Si ces conditions sont remplies, vos collaborateurs seront motivés et plus productifs. Les entreprises ont donc tout intérêt à créer un havre de paix pour leurs travailleurs, par l’intermédiaire des responsables. C’est-à-dire un lieu de travail où chacun se sent considéré et valorisé. En outre, ces trois besoins sont universels. Tout le monde, quel que soit l’âge, le genre, la culture… en a besoin. C’est ainsi que l’on peut devenir la meilleure version de soi-même. »

À propos des chiffres

Les données sont issues de Talent Pulse, une enquête annuelle réalisée par ACERTA en collaboration avec StepStone auprès des travailleurs (2500 répondants, dont 90 % de contrats à durée indéterminée et 90 % d’employés) et, pour la première fois cette année, également auprès de demandeurs d’emploi (539 répondants). Cette enquête s’est déroulée jusqu’en avril 2023.

Source : Acerta

Mots clés

Articles recommandés

Le cadeau de fin d'année, une tradition financièrement avantageuse pour bien finir 2024 !

Près d’une entreprise de soins de santé sur cinq occupe des travailleurs en flexi-job