Ce jeudi aura lieu la journée nationale « Au boulot à vélo », et la semaine prochaine marquera également le premier anniversaire de l’indemnité vélo obligatoire pour tous les travailleurs du secteur privé. L’indemnité vélo a sensiblement augmenté depuis l’introduction de cette obligation : les travailleurs qui se rendent au travail à vélo reçoivent aujourd’hui en moyenne 11 % de plus par kilomètre. L’année dernière, l’indemnité vélo moyenne est en effet passée de 0,24 euro à près de 0,27 euro par kilomètre.
C’est ce que révèle une analyse réalisée par l’expert en RH Acerta Consult sur la base des chiffres réels de 320 000 travailleurs en service auprès de plus de 37 000 entreprises privées.
Le 1er mai, nous fêterons tout juste les un an de l’introduction de l’indemnité vélo obligatoire dans le secteur privé. Depuis lors, tous les employeurs sont tenus, en vertu de la CCT 164, de verser une indemnité kilométrique à leurs travailleurs qui utilisent régulièrement le vélo pour se rendre au travail. Comme le montre l’analyse d’Acerta basée sur les données de 320 000 travailleurs en service auprès de 37 000 employeurs du secteur privé, cette mesure a donné un véritable coup de fouet à l’indemnité vélo.
L’année précédant l’introduction de cette indemnité vélo obligatoire, le montant moyen perçu s’élevait à 0,2428 euro/km. Depuis le 1er mai 2023, date à laquelle l’obligation est entrée en vigueur, le montant moyen est passé à 0,2702 euro/km, soit une hausse de 11,3 %.
Illustration 1 : Indemnité vélo avant et depuis l’obligation, chiffres d’Acerta
Catherine Langenaeken, experte en mobilité chez Acerta Consult, explique : « L’obligation d’accorder une indemnité vélo par kilomètre effectivement parcouru entre le domicile et le lieu de travail s’applique désormais à toutes les entreprises du secteur privé. Les autorités ont en effet décidé de fixer un montant de 0,27 €/km. Certes plus élevé que la moyenne avant l’introduction de l’obligation, ce chiffre ne s’applique toutefois qu’aux entreprises qui, au 1er mai 2023, n’avaient toujours pas conclu d’accord interne en matière d’indemnité vélo. Les entreprises qui ont convenu d’un autre montant avant cette date peuvent, quant à elles, continuer à l’appliquer. L’augmentation de l’indemnité vélo moyenne depuis le 1er mai 2023 est donc évidemment due à toutes ces entreprises qui tombent sous le coup de la nouvelle règle des 0,27 euro, mais pas uniquement. Nous pensons en effet que les entreprises qui avaient précédemment fixé un montant inférieur ont également fait un effort supplémentaire, ne serait-ce que pour demeurer compétitives dans le secteur. Pour les employeurs, les indemnités vélo sont intéressantes, car elles sont exonérées de cotisations de sécurité sociale et ne sont pas imposées jusqu’à un certain niveau. Pour le travailleur, elle l’est tout autant, car elle lui permet d’augmenter son salaire net. »
Figure 2 : un exemple de calcul salarial brut-net avec une comparaison entre l’indemnité vélo et l’indemnité voiture
Si les adeptes du deux-roues ont vu leur indemnité augmenter, les autres travailleurs ont été de plus en plus nombreux à adopter le vélo pour se rendre au travail ces dernières années. C’est ce que révèlent les chiffres relatifs au leasing vélo recueillis par Acerta. 1,81 % des travailleurs prennent actuellement un vélo en leasing par l’intermédiaire de leur employeur, contre 1,51 % avant le 1er mai 2023, soit une augmentation de 20 % du nombre de leasings vélo.
Illustration 3 : Leasings vélo avant et depuis le 1er mai 2023, chiffres d’Acerta
Catherine Langenaeken conclut : « Un leasing vélo est financé par le salaire brut et peut, mais ne doit pas nécessairement, se faire dans le cadre d’un plan cafétéria. L’augmentation du pouvoir d’achat qu’offrent le leasing vélo et sa conversion salariale aux travailleurs explique en partie le succès de la formule. D’ailleurs, personne ne semble vouloir être en reste : le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il ouvrirait le système à ses fonctionnaires dès 2025. Les leasings vélo deviennent un véritable atout pour les employeurs qui souhaitent se positionner favorablement sur le marché de l’emploi. »
À propos des chiffres
Les données recueillies et anonymisées se basent sur les données réelles de plus de 320 000 travailleurs en service auprès de plus de 37 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.