Le niveau de stress des entrepreneurs belges est à nouveau très élevé, comme le révèle une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 061 entrepreneurs. 69,1 % d’entre eux indiquent être régulièrement ou pratiquement toujours stressés. 68 % avouent aussi ressentir de la fatigue de manière régulière.
« L’augmentation des prix des matières premières, les pénuries de matériaux et les problèmes de personnel, entre autres, suscitent ce surcroît de stress », explique l’expert Karel Van den Eynde de Liantis.
Début avril 2022, le groupe de services RH Liantis a demandé à 1 061 entrepreneurs belges dans quelle mesure ils souffraient de problèmes psychosociaux tels que le stress, la fatigue ou le sentiment que tout est parfois trop lourd. 69,1 % des sondés déclarent être régulièrement ou pratiquement toujours stressés et 68 % reconnaissent être régulièrement ou pratiquement toujours fatigués. Six entrepreneurs sur dix affirment également avoir l’impression que tout est trop lourd à porter.
Ce résultat est interpellant, car les entrepreneurs ont fait état de moins de problèmes psychosociaux l’année dernière, après l’année de crise 2020. En 2020, 75,9 % d’entre eux ont déclaré être régulièrement ou pratiquement toujours stressés, avant que ce chiffre tombe à 58,8 % en 2021, pour repartir aujourd’hui à la hausse à 69,1 %. Ce nouveau pic n’est toutefois pas une surprise, selon l’expert indépendant Karel Van den Eynde de Liantis. « Actuellement, les entrepreneurs connaissent à nouveau une situation très difficile en raison, notamment, de la hausse des prix des matières premières, de la pénurie de matériaux et des problèmes de personnel. Ils espéraient, en outre, repartir de plus belle après la crise du coronavirus, mais se heurtent à la réalité des problèmes actuels. Et cela cause un énorme abattement ».
Les problèmes de personnel jouent en particulier un rôle dans le bien-être psychosocial des entrepreneurs. « Ce sont principalement les entrepreneurs confrontés à une pénurie de personnel qui disent ressentir du stress régulièrement ou pratiquement toujours (76,6 %). Ne pas trouver suffisamment de personnel est donc une véritable source de préoccupations. Les entrepreneurs se mettent alors eux-mêmes à travailler davantage pour compenser le manque de personnel, ce qui entraîne une grande fatigue », explique Karel Van den Eynde.
« Et même s’ils trouvent la main-d’œuvre nécessaire, l’augmentation des coûts salariaux suscite aussi des soucis. Elle les fait parfois hésiter à franchir le pas de l’embauche. Un secrétariat social peut néanmoins toujours aider à trouver la meilleure solution possible pour l’entrepreneur concerné. Mais en bref : la “guerre des talents” est bien réelle et cause beaucoup de stress supplémentaire aux entrepreneurs ».
L’enquête de Liantis montre, en outre, que le stress semble surtout toucher les jeunes entrepreneurs. Pas moins de 88,9 % des jeunes de 18 à 30 ans se disent stressés, soit un chiffre largement supérieur à la moyenne de 69,1 %. « Les jeunes ont moins de réserves et viennent de consentir de lourds investissements de départ. Ils doivent, en outre, encore construire et consolider leur clientèle. Pour eux, l’incertitude est donc beaucoup plus grande et cela se répercute dans les chiffres. Si les recettes commencent à baisser, par exemple en raison de la hausse des prix, il est logique qu’ils ressentent du stress dans leur situation », déclare Karel Van den Eynde.
Liantis appelle donc à mettre fin au tabou qui entoure le stress des entrepreneurs. « C’est une question que nous abordons depuis un certain temps déjà. Nous constatons cependant que les entrepreneurs n’expriment pas facilement des problèmes tels que l’insomnie, la fatigue et le stress. Le bien-être psychosocial est encore trop souvent un sujet tabou, alors que le fait d’en parler est très certainement un premier pas dans la bonne direction », insiste Van den Eynde. « Des coaches spécialisés peuvent prêter main-forte aux entrepreneurs en abordant leurs défis et en les aidant à trouver des solutions pour leur vie personnelle et leur entreprise ».
Source : Liantis, presse, avril 2022