Le nombre d’heures prestées dans les entreprises belges retrouve presque son niveau d’avant la crise du coronavirus pour la première fois

Moins de congé parental et de chômage temporaire et plus de congés pour maladie au premier semestre 2022

Près de 80 % de toutes les heures ouvrables dans les entreprises belges ont été effectivement prestées au cours du premier semestre de cette année. Nous sommes ainsi presque revenus au niveau d’avant la crise du coronavirus, pour la première fois. Cette année, le congé parental et les autres formes de crédit-temps sont nettement moins populaires que les années précédentes. La prise de jours de vacances se situe pratiquement au niveau de 2019. L’absentéisme pour cause de maladie est bien plus élevé que ces deux dernières années. C’est ce qu’il ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de 260 000 travailleurs. Autre observation frappante : dans les grandes entreprises, le pourcentage d’heures ouvrées est resté bien meilleur ces dernières années que dans les PME. « Les PME doivent peut-être étudier comment aussi partager leurs travailleurs entre elles afin de créer des économies d’échelle », déclare Acerta.

Crédit-temps, absentéisme pour cause de maladie, chômage temporaire, vacances : ce sont divers éléments qui font en sorte qu’une partie du temps de travail total dans les entreprises belges n’est pas prestée. Les années normales (avant le coronavirus), le temps de travail effectivement presté correspondait à environ 80 % du total des heures ouvrables. Pendant la crise du coronavirus, le temps de travail presté a plongé sous les 70 %. Au premier semestre 2022, nous sommes en bonne voie pour retrouver le niveau de 2019 : le temps de travail presté total s’élève actuellement à 78,8 %.


Illustration 1 : heures effectivement prestées au 1er semestre de l’année

Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult : « La raison de la forte baisse du nombre d’heures prestées en 2020 et 2021 est, bien sûr, que de nombreuses personnes étaient temporairement au chômage, à domicile, à cause du coronavirus. Si le taux de chômage temporaire est déjà plus normalisé maintenant à 2,5 %, il est encore supérieur à 2019 en raison de la crise énergétique. Grâce au système du chômage économique, notre économie a vite rebondi après le coronavirus. La mesure peut également être utile aujourd’hui pour soutenir les entreprises qui rencontrent des difficultés liées à la crise énergétique. En outre, il convient de noter qu’au premier semestre, les Belges ont à nouveau pris plus de jours vacances que les deux années précédentes, même si le pourcentage de vacances prises reste légèrement inférieur au niveau de 2019. »

heures prestées et non prestées au 1er semestre de l’année

Illustration 2 : heures prestées et non prestées au 1er semestre de l’année

Le crédit-temps recule, l’absentéisme pour cause de maladie progresse

Soulignons aussi que cette année, le congé parental et les autres formes de crédit-temps sont moins populaires que les années précédentes. En moyenne, le Belge a déjà pris 1,1 % des heures de travail cette année pour s’occuper des enfants, suivre une formation, prendre soin d’un membre de la famille malade ou prodiguer des soins palliatifs.

L’absentéisme pour cause de maladie a augmenté une fois de plus pendant le premier semestre. En 2022, 6,6 % des heures ouvrables ont été perdues pour cause de maladie, contre 5,2 % pendant le coronavirus et 5,56 % en 2019.

Les grandes entreprises ont mieux digéré le recul que les PME

Alors que le nombre d’heures effectivement prestées dans les PME est généralement bien plus élevé que dans les grandes entreprises, le temps de travail dans les petites et moyennes entreprises a beaucoup plus diminué ces dernières années que dans les grandes entreprises, selon l’analyse d’Acerta.


Illustration 3 : évolution des heures non prestées selon la taille d’entreprise, chiffres par rapport au 1er semestre 2022

Et Amandine Boseret de préciser : « Nos chiffres montrent clairement que l’échelle crée plus de stabilité. Les plus petites entreprises pourraient atteindre une plus grande échelle en collaborant. Concrètement, cela peut signifier que les PME les plus touchées (qui, avec cette crise énergétique, peuvent être des entreprises de production) mettent temporairement des personnes à disposition ailleurs, alors qu’elles restent au service de leur employeur fixe. Les entreprises doivent également pousser la réflexion avec leurs travailleurs. Les questions qu’elles se posent maintenant portent sur la manière de continuer à payer leurs factures. Les entreprises ont plus d’outils à leur disposition qu’elles ne le pensent pour répondre à ces inquiétudes, comme la révision des accords relatifs au télétravail, l’octroi d’une indemnité de télétravail, un forfait de travail à domicile ou encore l’intervention dans la fourniture de chauffage et d’électricité. Elles tissent ainsi un lien avec leur personnel qu’elles ne pourraient peut-être jamais obtenir en période plus calme. »

À propos des chiffres

Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.

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