Le politique ne préserve qu’un seul risque: le sien!

Vraiment, cette crise sanitaire est une source intarissable d'enseignements. D'abord et surtout dans le domaine de la santé, nous découvrons combien nous sommes interpénétrés avec la nature que nous oublions souvent de préserver : l’addition se paie cash. Mais, elle nous rappelle aussi cruellement notre besoin vital de liens sociaux ou la précarité réelle de bien des travailleurs du 21e siècle, dès que la machine s'enraie.

Autre enseignement sur lequel je veux faire un court coup de projecteur, celui issu de la gestion publique de cette crise, et en particulier des conséquences de la naturelle "posture politique". Expliquons.



Souvent, je m'interroge sur cette crise. Que faut-il faire ou ne pas faire? Comme chaque citoyen je tangue entre le souci de bien faire, en respectant toutes les mesures barrières, et un ras-bol envahissant. J'envisage de craquer, et je peine à suivre le dictionnaire des bonnes pratiques. Bref, je doute…


Le doute s'installe depuis que je constate que l'on ne tire aucun enseignement des bonnes ou des mauvaises mesures. Soyons de bon compte, le gouvernement doit nécessairement prendre des dispositions par essai et erreur. La crise est inédite et la faute légitime. Jusque-là tout est compréhensible. Mais lorsque l'on se trompe parce que l'on s'accroche à des mesures devenues indéfendables, il est utile de reculer… pour mieux sauter. C'est ce que chacun de nous attend du monde politique, dans son rôle de gestionnaire . C’est aussi cela qui forge notre degré d’acceptation desdites mesures..



Des exemples?


La bulle de 1. Unique au monde, elle n'est aujourd'hui plus respectée par personne. La seule population vis-à-vis de laquelle elle gardait un vrai sens concernait les résidents de homes et les plus âgés, ces mêmes personnes qui depuis se sont fait majoritairement vacciner. Pourquoi ce principe survit-il à la crise?


Les rassemblements dans de grands espaces limités à 15… C'est le cas des lieux de culte, mais pas de cult…ure. Placez un enterrement dans la basilique Koekelberg et vous aurez compris combien cette mesure est tout sauf justifiable. Pendant ce temps les défunts nous quittent dans l'oubli, les artistes s’effacent sans bruit…


Les auditoires des hautes écoles et universités sont désespérément vides. Professeur moi-même, je me suis battu sans succès pour enseigner en présence de mes étudiants. Légitime? Mais avec les règles édictées, les auditoires sont définitivement trop petits. Mes 80 étudiants ne peuvent m'écouter, même dans un auditoire de 300 personnes… On appelle cela le code rouge…

Les exemples ne manquent pas…



Une saine gestion et des ajustements malins


Ce que nous attendons du monde politique est d'écouter pour faire évoluer le dispositif paralysé, et non d'opter pour le risque zéro. Qu'il s'agisse de la relance des théâtres, de l'ouverture des centres esthétiques, de l'usage des terrasses ou des espaces ouverts pour rendre certaines activités tenables ou encore de limiter l'accès à certains publics à faible risque… l'imagination doit être le terreau des décisions.

Si nous apprécions la dernière communication publique qui donne des perspectives, elle ne peut s'accompagner d'un maintien parallèle des règles qui ne font sens.



Appel à plus d'audace


Dans sa quête du risque zéro, le monde politique veut préserver la capacité médicale qu'il a lui-même dimensionnée par le passé. Mais ça ne peut corseter son rôle à ce point. Un bon gestionnaire doit prendre des risques, équilibrer les différentes variables de son équation (la santé, l'économie, la culture, le bien-être …), décider et défendre ses choix. Les entrepreneurs, les travailleurs, les parents le savent… c'est aussi leur quotidien. Nos autorités s'évertuent à justifier leur choix "scientifiques" pour masquer une frilosité évidente.


Dans un monde libre et intelligent, s'enfermer dans une technocratie où la science s'oppose au bien-être, aux liens sociaux et au gagne-pain de chacun est une aberration. La dernière sortie du Premier ministre, parée de modèles épidémiques et statistiques démontre sa course phobique à l'autojustification, même si accompagné de perspectives l'exercice s'entend. "Les frissons de la peur alimentent la discipline" pensent-ils, mais le citoyen lui veut vivre, tout simplement, loin du climat anxiogène. Il attend désespérément de ses élus audace et conviction…


Le printemps approche… et si la montée de sève s'accompagnait enfin de quelques principes correcteurs et d'un train de mesures fraîches, originales et courageuses?

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