Parfois, je me demande si tout cela a du sens. Voici une photo du sud de l’Espagne (qui est d’ailleurs un miracle économique), couverte de serres. Que cultive-t-on sur ces terres arides et rocheuses ? Des tomates, des mangues.
Bio ? Certainement.
Loin de chez nous, aussi.
Est-ce une optimisation économique d’échanges internationaux ? Oui.
Est-ce blâmable ? Non.
C’est une application d’un constat vieux de deux siècles établi par l’économiste classique anglais David Ricardo qui avait formulé la théorie des avantages comparatifs : peu importe si un pays a des avantages absolus ou pas : il gagne à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage comparatif est le plus élevé.
C’est le cas.
Mais la véritable question de notre monde saturé de consumérisme n’est pas là: est-ce que cette frénésie qui conduit à exiger des étals débordant de fruits et légumes parfaitement calibrés toute l’année a du sens. Je veux dire : une cohérence sociétale?
Il n’est pas question de blâmer les agriculteurs espagnols mais de nous interroger sur nos comportements de consommateurs.
Et corriger Ricardo avec les externalités, lui qui écrivait explicitement que les ressources de la nature étaient illimitées…