L'absence à court terme (moins d’un mois) des travailleurs belges pour cause de maladie a atteint 2,54% au deuxième trimestre de cette année, soit une augmentation de 28,1% par rapport à la même période de l'année dernière. Les absences à moyen terme (entre un mois et un an) pour cause de maladie ont également explosé ce premier semestre avec une augmentation de 44,8% par rapport au premier semestre 2021.
Dans les deux cas, l'augmentation est plus forte chez les employés que chez les ouvriers. « Ces chiffres sont inquiétants mais ne nous surprennent pas. Il y a eu une recrudescence du coronavirus en même temps que les mesures ont été assouplies. L'impact psychologique de la crise du coronavirus et les conséquences des soins retardés ont désormais aussi un impact sur l’absentéisme à moyen terme. » explique Stéphanie Heurterre, Senior Consultant chez Securex.
Au cours du deuxième trimestre 2022, 2,54 % du temps disponible a été perdu en raison d’absences de courte durée. Cela représente 28,1% de plus qu'à la même période en 2021, et 90,7% de plus qu'au deuxième trimestre 2020.
Chez les employés plus spécifiquement, 2,23% du temps disponible au deuxième trimestre de cette année a été perdu en raison d’absences de courte durée pour cause de maladie. Cela représente une augmentation de plus d'un tiers (+34,8%) par rapport au même trimestre de l'année dernière, et plus de deux fois plus (+103,40%) par rapport au deuxième trimestre de 2020.
Traditionnellement, le temps disponible perdu dû à l’absentéisme de courte durée est plus élevé chez les ouvriers que chez les employés. C'était également le cas lors du deuxième trimestre 2022 (3,34% pour les ouvriers et 2,24% pour les employés). Toutefois, il est étonnant de constater que l'augmentation de l'absentéisme de courte durée soit désormais moins prononcée chez les ouvriers que chez les employés : une augmentation de 16,6% par rapport au deuxième trimestre de l'année dernière pour les ouvriers, et de 34,8% pour les employés.
Stéphanie Heurterre, Senior Consultant chez Securex : « Les absences de courte durée pour cause de maladie ont augmenté plus fortement chez les employés. Ils sont retournés en grand nombre sur leur lieu de travail et, entre-temps, ont moins le réflexe ou l’opportunité de télétravailler en cas de petits problèmes de santé. Un accord clair ainsi qu’une communication ouverte entre l’employeur et le travailleur restent plus que jamais essentiels. »
Securex note qu'au cours du premier semestre de cette année, 1,84% du temps disponible a été perdu en raison de l'absentéisme à moyen terme (1 mois à 1 an), soit le niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie liée au coronavirus. Après que les congés maladie de moyenne durée au second semestre 2021 aient déjà augmenté de plus d'un quart (+26,9%) par rapport au premier semestre de la même année, cette augmentation s'est poursuivie au premier semestre de cette année avec 14,11%.
Le degré d'absentéisme à moyen terme est, lui aussi, traditionnellement plus élevé chez les ouvriers que chez les employés. Au cours des six premiers mois de cette année, 2,86% du temps disponible a été perdu en raison de l'absentéisme à moyen terme chez les ouvriers et 1,45% chez les employés. Tout comme l'absentéisme de courte durée, l'absentéisme de moyenne durée a davantage augmenté au cours du dernier semestre chez les employés que chez les ouvriers. Securex a enregistré une augmentation de 21,3% pour les employés par rapport au second semestre 2021.Les absences de moyenne durée pour cause de maladie parmi les ouvriers avaient déjà augmenté (+28,7%) au cours du deuxième semestre de 2021 (+28,7%) par rapport au premier semestre. Cette augmentation s'est poursuivie au premier semestre 2022 avec 4,7%.
« Les soins précédemment retardés qui peuvent maintenant avoir lieu expliquent certainement une partie de cette augmentation. D'autre part, de nombreux travailleurs ne sont vraiment confrontés qu'aujourd'hui aux conséquences physiques et mentales de la période du coronavirus. Par exemple, le risque de burn-out a fortement augmenté. Les employeurs et les travailleurs ont tous deux grand intérêt à ce que le dialogue soit ouvert et constructif, en particulier au cours des six premiers mois d'absence, afin de maximiser les chances d'un retour réussi au travail. » conclut Stéphanie Heurterre de Securex.
Ces résultats sont indicatifs et basés sur des données récentes du secrétariat social de Securex.
L'échantillon comprend 12 498 entreprises et 72 031 travailleurs du secteur privé. Seuls les travailleurs imposables qui sont entièrement soumis sont inclus. Les étudiants ne font donc pas partie de l'échantillon. Les travailleurs flexibles et les travailleurs rémunérés au forfait ou au pourboire ne sont pas non plus inclus. Les entreprises comptent un maximum de 1000 travailleurs.
Les résultats sont basés sur les données des entreprises-clientes du secrétariat social de Securex qui avaient déjà traité leurs salaires le deuxième jour ouvrable de juillet. Étant donné que cet échantillon diffère de celui utilisé pour les précédents communiqués de presse de Securex sur l’absentéisme, certains écarts doivent être interprétés avec prudence.
Par "temps disponible", nous entendons la somme du temps à prester et du temps à ne pas prester. Les congés et les vacances, les congés thématiques et les heures supplémentaires sont des exemples de temps à ne pas prester. Les accidents du travail n'ont pas été pris en compte pour les chiffres de l'absentéisme étudiés.
Source : Securex, 6 juillet 2022