La crise du coronavirus nous confronte à des défis inédits. Et la fiscalité internationale n’y échappe pas. Entre le 18 mars et le 15 juin 2020, une interdiction générale d’entrée et de sortie du pays s’appliquait aux déplacements non essentiels. De plus, le télétravail était une obligation pour tous les travailleurs dont la fonction s’y prêtait.
Les résidents belges qui traversent la frontière pour travailler à l’étranger – de même que les étrangers dans la situation inverse – ne pouvaient donc en principe plus effectuer leurs déplacements quotidiens, hebdomadaires ou mensuels. Cela donne lieu à des complications, plus spécifiquement quant à la question de savoir quel pays peut lever des impôts sur les rémunérations. Ce pouvoir d’imposition est en effet généralement déterminé sur la base de la « règle des 183 jours ». Les jours de travail en Belgique sont repris dans le calcul des 183 jours. Mais les jours de congé, les jours de maladie et les jours de chômage sont également ajoutés aux jours de travail en Belgique lorsque le travailleur passe ces journées en Belgique.
D’après le Ministre des Finances Alexander De Croo, un accord est en préparation avec les Pays-Bas. Mais en dépit de ces accords, le point de vue qu’adoptera l’administration des finances quant aux modalités pratiques manque encore de clarté. Comment sera déterminée la résidence fiscale et comment la règle des 183 jours sera-t-elle calculée dans ces circonstances particulières ?
Sans explications, l’incertitude juridique risque de régner en maître sur les contrôles fiscaux de l’exercice d’imposition 2021 (année de revenus 2020). Le dindon de la farce ? Le travailleur qui risque de payer deux fois.
Sans ces précisions indispensables, la déclaration d’impôt pour l’exercice d’imposition 2021 (année de revenus 2020) s’apparentera davantage à un pari calculé. Et ce n’est souhaitable pour personne.
Les bons comptes font les bons amis. Également en ce qui concerne la fiscalité relative à l’emploi international.
L’administration doit agir. Pas aujourd’hui, mais hier.
Source : Tuerlinckx Tax Lawyers