Le Parlement demande à tous les pays de revoir à la hausse leurs objectifs climatiques pour 2030 avant la COP27, afin de limiter le réchauffement climatique conformément à l’accord de Paris.
Du 14 au 18 novembre, une délégation du délégation du Parlement participera à la COP27.
Le Parlement est colégislateur en ce qui concerne la législation de l’UE en matière d’énergie et de climat et en ce qui concerne l’application de l’accord de Paris. Il doit également donner son accord pour que l’UE puisse conclure des accords internationaux.
Le Parlement plaide en faveur d’une législation en matière de climat et de biodiversité plus ambitieuse et a déclaré l’urgence climatique le 28 novembre 2019. En juin 2021, le Parlement a adopté la loi européenne sur le climat. Grâce à cette loi, les engagements politiques qui prévoient d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 dans le cadre du pacte vert pour l’Europe se sont mués en obligations contraignantes pour l’UE et les États membres.Le Parlement négocie actuellement avec les États membres le paquet "Fit for 55 in 2050" afin de donner les moyens à l’UE d’atteindre les objectifs plus ambitieux fixés pour 2030.
Jeudi, le Parlement a adopté une résolution qui expose ses exigences pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui aura lieu en Égypte du 6 au 18 novembre. Les députés estiment que les crises du climat et de la biodiversité font partie des plus grands défis que l’humanité doit affronter.
Ils sont préoccupés par les conclusions du rapport 2021 du PNUE sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions. D’après celles-ci, malgré la mise en place d’objectifs nationaux ambitieux en matière de climat pour 2030, la température mondiale devrait augmenter de 2,7 °C. Cette hausse dépasse de loin les objectifs de l’accord de Paris consistant à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C, tout en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C.
La résolution indique que la guerre de la Russie contre l’Ukraine et ses conséquences rendent la transformation du système énergétique mondial d’autant plus urgente. Les députés avertissent qu’il est impératif d’agir au cours de cette décennie, alors même que les promesses d’émissions neutres pour le climat à long terme manquent de clarté et de transparence.
Le G20 et l’UE doivent revoir à la hausse leurs objectifs en matière de climat pour 2030
Les députés soulignent que l'UE réduira ses émissions de gaz à effet de serre de plus de 55% si elle adopte les positions du Parlement sur le paquet "Fit for 55 in 2030" et le projet RePowerEU. Les députés demandent à l’UE et à toutes les nations du G20 de prendre les choses en main et de s’engager en faveur d’objectifs plus ambitieux en matière de réduction des gaz à effet de serre, en amont de la COP27. Les pays devraient également mettre à jour leurs Contributions déterminées au niveau national (NDC) en conséquence.
Financement de l’action climatique dans les pays en développement
La résolution rappelle que l’UE est le principal contributeur au financement de la lutte contre le changement climatique. Elle exhorte aussi les pays développés à veiller à ce que l’objectif de 100 milliards de dollars annuels pour le financement de l’action climatique promis aux pays en développement soit atteint. L’UE demande également aux pays développés de s’assurer que les fonds soient versés dès 2022 et qu’entre 2020 et 2025, 100 milliards de dollars soient dépensés en moyenne chaque année. Les députés ont aussi souligné la position du Parlement sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Le Parlement estime que l’UE doit apporter un soutien financier au moins équivalent en valeur financière aux bénéfices générés grâce à la vente des certificats MACF, afin d’encourager les efforts déployés par les pays les moins développés pour décarboner leur économie.
Le Parlement salue la création du nouveau dialogue de Glasgow sur les pertes et les dommages. Celui-ci devrait se concentrer sur les modalités de financement des pays en développement, en donnant clairement la priorité aux subventions plutôt qu’aux prêts, pour éviter, réduire autant que possible et prendre en considération les pertes et les préjudices associés aux effets négatifs du changement climatique.
Le texte a été adopté à main levée.
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