Les familles monoparentales dans l'espace Wallonie-Bruxelles : un état des lieux

Certain.e.s craignent que la crise économique et sociale liée au COVID va fragiliser plus encore les familles monoparentales, dont la situation socio-économique, déjà en temps normal, est pour beaucoup d'entre elles (très) difficile.


Dans cette perspective, la Brève n°39 de l'Institut pour un Développement Durable a pour objet d'éclairer la situation socio-économique des familles monoparentales dans l'espace Wallonie-Bruxelles.


Au 1er janvier 2019 il y avait en Wallonie-Bruxelles 206.311 parents seuls âgés de 20 à 59 ans, dont 153.198 en Wallonie (74,3%) et 53.113 à Bruxelles (25,7%).


Entre 1991 et 2019, le nombre de parents seuls a augmenté au total de 79.423 unités, soit 62,6% d'augmentation. La hausse est particulièrement importante en Wallonie : +71,0% ; pour Bruxelles elle est de +42,3%.


En 2019, la part des familles monoparentales dans le total des ménages avec enfants est de 27,7%.

84,0% des parents solo sont des femmes et donc 16,0% des hommes ; 56,6% des parents solo ont entre 40 et 54 ans.


Si on se concentre sur les mamans avec enfants, voici les différences qui me semblent très représentatives de la plus grande fragilité socio-économique des mamans seules :

  • le taux d'emploi des mamans solo est de 55,5% seulement contre 65,9% pour les mamans en couple
  • leur taux de chômage est plus de 2 fois plus élevé : 23,6% contre 10,1%
  • le pourcentage de mamans solo bénéficiant d'une indemnité d'incapacité ou d'invalidité (9,8%) est presque 3 fois plus élevé que celui des autres mamans (3,6%)
  • 14% des mamans solo dépendent d'une manière ou d'une autre de leur CPAS ; seules 1,1% des autres mamans sont dans ce cas
  • la moitié (50,4%) des mamans solo travaillent à temps partiel, contre 58,7% pour les autres mamans
  • les mamans seules sont plus nombreuses que les mamans en couple a avoir un temps de travail très réduit (inférieur à 46%) : respectivement 8,2% et 5,9%
  • les mamans seules sont proportionnellement plus nombreuses (30,9%) que les mamans en couple (25,0%) à n'avoir qu'un petit salaire.


Notons encore que les mamans seules sont "sur-représentées" dans plusieurs secteurs particulièrement touchés par la crise, à savoir les services aux entreprises, les activités pour la santé humaine (hors hôpitaux) et l'action sociale sans hébergement.


Plus d'informations dans la note jointe.


A votre disposition.
Bien à vous.
Philippe Defeyt

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