Les finances publiques belges de 1970 à 2025 : quelques grandes tendances
Temps de lecture: 2 min |7 janvier 2025 à 06:00
Philippe Defeyt
Economiste @ Institut pour un Développement Durable
La note jointe retrace l'histoire des finances publiques belges sur la période 1970-2025 sur base des indicateurs suivants :
recettes (para)fiscales et totales
dépenses totales et hors charges d'intérêt, charges d'intérêt
solde primaire et solde net à financer
dette brute consolidée.
A l'aune d'épisodes précédents (début des années 80, début des années 90 et crise financière), les actuelles difficultés budgétaires n'apparaissent pas particulièrement insurmontables, notamment grâce des charges d'intérêt qui resteront relativement faibles. Non, ce n'est pas "l'effort du siècle".
Ceci dit, il y a d'autres raisons, structurelles et profondes, de s'inquiéter :
une tendance à, suivant le type de mesures budgétaires, surestimer ou sous-estimer, de manière totalement déraisonnable, les effets retour ;
une fixation sur des "remèdes" choisis en absence d'une base empirique solide ; rien ne dit, par exemple, que diminuer l'IPP sur les salaires va modifier en profondeur le comportement des personnes concernées sur le marché du travail ;
une "fatigue" fiscale, même pour des impôts économiquement moins problématiques comme les droits de succession ou une taxation même modérée des plus-values ; or une partie de la solution devra inévitablement venir du côté des recettes ;
une place de plus en plus importante de dépenses sociales politiquement très "sensibles" : les pensions et les soins de santé ; au total, ces deux postes seront passées de 14,3% du PIB en 1995 à 18,0% en 2025 ; la hausse tendancielle démarre en 2007 ;
un télescopage de besoins importants en matière de pensions, d'accompagnement et de soutien des personnes avançant en âge, de transitions énergétique, agricole et écologique, d'infrastructures à moderniser, etc., besoins très insuffisamment rencontrés/préparés à ce jour ;
une complexité institutionnelle qui empêche d'être plus efficace et plus efficient ; il est évident, par exemple, qu'on pourrait allouer autrement, et mieux, le budget total des réductions fiscales pour enfants à charge et des allocations familiales si ces deux compétences étaient gérées à un même niveau de pouvoir ;
enfin, une croissance modeste de l'économie globale et de la masse salariale par comparaison avec l'augmentation de besoins en matière de pensions et de soins de santé, ce qui conduit à devoir comprimer plus les autres dépenses.
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