Le secteur de la production alimentaire a été témoin d’une amélioration en février et mars, alors que dans d'autres secteurs, une recrudescence des maladies a été observée.
Février et mars sont connus pour être des mois où les absences pour maladie augmentent. Cette année est différente. Après le pic d'Omicron en janvier (4,80%), les absences de courte durée (<30 jours) ont diminué en février pour atteindre 4,12% et 4,06% en mars. Ce chiffre est encore supérieur de 30% à celui de février et mars de l'année dernière (3,03% et 3,10% respectivement). Ce n'est qu'en mars 2020, au début de la première vague, qu'il était encore plus élevé (5,16%). Dans le secteur de la production alimentaire, le pic est derrière nous, mais pour environ la moitié des autres secteurs, on constate une résurgence du côté des maladies. La pression sur les secteurs les plus touchés, comme le commerce de détail alimentaire, augmente à nouveau. L'absentéisme de moyenne durée (>30 jours) est de 2,86%, c’est-à-dire 11 % de plus qu'en mars 2021
C'est ce qui ressort du suivi de l'emploi basé sur les données réelles des calculs de la paie de plus de 750 000 salariés et de l'analyse détaillée des données de la paie de SD Worx basée sur plus de 40 000 travailleurs de l'industrie alimentaire, ouvriers et employés.
Il y a donc également des mauvaises nouvelles. Il existe effecitvement des secteurs où l'absentéisme de courte durée a augmenté : le commerce de détail alimentaire (de 7,19% à 7,40%) présente toujours le taux le plus élevé de congés pour maladie de moins de 30 jours. Il y a huit autres commissions paritaires où la perte de jours travaillés s'élève à 6 % ou plus. La commission paritaire de production d'aliments diététiques, soupes, condiments et desserts (CP 118.19) est également toujours dans le top 10.
Les chiffres de la production alimentaire sont encore supérieurs à la moyenne du mois de mars (4,06%), mais une baisse s'est poursuivie dans les industries du chocolat/sucre, des légumes et de la viande. En février, les jours d'absence dans les secteurs de la boulangerie, de la pomme de terre, des légumes et de la transformation de la viande ont même diminué de plus de 25 %. Par rapport à la moyenne des congés de maladie de courte durée en février, qui était de 4,12 %, le secteur de la production alimentaire a été plus durement touchée. Il existe des différences et des fluctuations ; l'industrie de la transformation des légumes a obtenu le score le plus élevé en janvier, avec 7,76%. En mars, c'est la production d'aliments diététiques, soupes, condiments et desserts (CP 118.19) qui se distingue avec 6,19%.
Les absences pour maladie de moyenne durée ont à nouveau augmenté de près de 4% pour atteindre 2,86%, après une légère baisse (de 1,5%) en février. L'absence pour maladie de moyenne durée a également un impact négatif sur la production alimentaire. Les chiffres sont toujours supérieurs à la moyenne de 2,86% (à l'exception de l'industrie de transformation des pommes de terre). Si nous examinons l'effet combiné de la maladie à court et à moyen terme, nous constatons encore une perte de dix pour cent des jours en mars, bien que l'industrie de transformation des pommes de terre et des légumes et les boulangeries s'en sortent environ 20 % mieux.
2022 a commencé avec un niveau d'absentéisme élevé. De nombreux secteurs, mais surtout celui de la production alimentaire, ont été soumis à une forte pression. Les absences ont atteint des sommets, entre six et neuf pour cent de jours de maladie de courte durée en janvier. En outre, des employés étaient absents pour cause de quarantaine ou de garde d'enfants. Combiné aux absences de moyenne durée (30 jours à un an), ce secteur a perdu 10 à 12% de ses jours en janvier. Pendant ce temps, la perte se situe entre huit et dix pour cent des jours pour les autres secteurs
En février 2019, le taux d'absence de courte durée pour la production alimentaire était également proche de 5 % (à l'exception de l'industrie de transformation des légumes et des pommes de terre et des boulangeries), et en mars 2021, les chiffres étaient également élevés.
François Lombard, Senior Consultant chez SD Worx : “Une hausse aiguë des maladies (de moins d'un mois) peut compromettre la production, mais nous constatons que les entreprises alimentaires anticipent bien ces pics d'absences. En décembre, les taux de maladie étaient déjà plus élevés ; le variant Omicron a encre plus fait grimper le niveau d’absence pour maladie. Parmi les travailleurs du secteur de la production alimentaire, deux fois plus de jours sont perdus pour cause de maladie que parmi les travailleurs du secteur de la restauration, par exemple. La maladie et les quarantaines éloignaient les ouvriers de la production, tandis que les employés pouvaient se rabattre sur le télétravail Il est positif que les entreprises alimentaires puissent être flexibles pour une catégorie de leurs travailleurs. L'année dernière, le pic des maladies de courte durée était plutôt en mars, mais ce n'est pas le cas cette année : les employeurs continuent de faire tout ce qu'ils peuvent pour éviter les interruptions dues à la maladie."
Vache Bleue, société basée à Lillois dans le Brabant wallon, est spécialisée dans l’industrie fromagère : fromages râpés, en bloc, en tranches et en-cas. L’entreprise compte 110 travailleurs et recourt également au travail intérimaire.
Christelle van Loo, HR Manager chez Vache Bleue :
« La fin de l'année n'a pas été facile à cause du COVID-19 et des mesures sanitaires. Nous avons connu un pic d’ absences durant les mois de décembre et janvier pour cause de maladie et de mise en quarantaine. Aujourd'hui, nous ressentons un retour à la normale. Nous compensons ces pics grâce au personnel intérimaire. Tout au long de l'année, nous travaillons avec une vingtaine de travailleurs intérimaires. Lors de pics au niveau de l’absentéisme, nous devons nous réajuster en interne. Les personnes les plus expérimentées sont affectées à des postes nécessitant une certaine connaissance ; de cette façon, les nouveaux arrivants sont occupés à des postes moins complexes où ils peuvent être encadrés. Grâce à cela, nous avons pu garder le cap au niveau de notre production. Nous espérons que le pire est désormais derrière nous. »
Le prestataire de services RH SD Worx développe l’ « Employment Tracker » pour donner un aperçu de l’impact du COVID-19 sur le marché de l’emploi en Belgique. Cet outil offre un aperçu du pourcentage de « jours ouvrés », de l’absentéisme, du chômage temporaire et de la prise de jours de vacances légales. Le plus grand calculateur de salaires de Belgique dresse ainsi un tableau pertinent des secteurs et des régions les plus touchés et les plus actifs. SD Worx se base sur les données salariales de 70 000 employeurs et de près d’un million de travailleurs belges, dont un tiers d’ouvriers et deux tiers d’employés, actifs dans divers secteurs et entreprises de tailles différentes. Ces résultats révèlent une tendance claire chez les employeurs du secteur privé.
Source : Sd Worx, presse, 22 avril 2022