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Dans une mise à jour des perspectives macroéconomiques de l’économie belge, la Banque nationale de Belgique prévient que l’impact de la guerre en Ukraine nous oblige à ajuster nos prévisions économiques et budgétaires. La BNB a déjà fortement ajusté son pronostic d’inflation de 4,9% à 7,4%. Contrairement à ceux des autres pays européens, les salaires belges suivront immédiatement cette forte inflation par le jeu de l’indexation automatique des salaires, ce qui a un impact direct sur les coûts salariaux des entreprises. Menaces dans le ciel des entreprises belges Même sans l’alimentation et l’énergie, l’inflation de base atteint un niveau élevé de près 3%, ce qui indique que la spirale salaires-prix est déjà en marche. Des coûts et des salaires élevés associés à un fort ralentissement de la croissance constituent un cocktail extrêmement dangereux pour de nombreuses entreprises. « En raison notamment de l’indexation automatique, la Belgique souffre depuis longtemps d’un handicap salarial par rapport à ses principaux partenaires commerciaux. Entre 2015 et 2020, nous avons réussi à le réduire de 16% à 10%, mais ces nouvelles prévisions d’inflation confirment les menaces qui pèsent sur notre compétitivité. Si nous continuons ainsi, nous craignons dans quelques mois des fermetures, des délocalisations et des restructurations dans l’industrie exportatrice », déclare Edward Roosens, chief economist de la FEB. « La BNB a calculé que les coûts salariaux augmenteront de 13% en trois ans, ce qui représente un coût supplémentaire d’environ 20 milliards pour les entreprises. Nous savons par expérience qu’un dérapage de la spirale salaires-prix a des conséquences dévastatrices pour notre pays et ses entreprises. La FEB attend donc des actions préventives urgentes dès maintenant pour éviter les scénarios désastreux des années 70 (crise pétrolière). Il est hors de question de minimiser ou de reporter », déclare Pieter Timmermans, CEO de la FEB. |