L’innovation change nos paradigmes. Osons plutôt que de trembler !

Le monde politique doit prendre conscience que la fiscalité n’est pas une vache à lait au service de ses ambitions, mais un outil de redistribution, de stimulation ou de découragement.
Illustration au travers de deux enjeux symboliques, où la vision s’efface sous la pression des lobbys et idéologues en action.



L’abominable nucléaire …


Depuis quelques années, Bill Gates investit dans les « cleantechs », des technologies dites propres sur le plan environnemental. Il a investi massivement dans la création d’un réacteur nucléaire de 4e génération. Avantage : brûler les déchets nucléaires existants sans en produire de nouveaux. Face à cet enjeu, Chine et États-Unis nourrissent de grands projets. Bill Gates a annoncé dès 2016 la construction d’un prototype en Chine tandis que Trump s’y opposait. Pendant ce temps, la Chine planifie la construction de 600 centrales nucléaires.


Parallèlement, Tom Scott, directeur du Southwest Nuclear Hub, a annoncé qu’ils avaient réussi à capturer des matières radioactives à l'intérieur de diamants. L’énergie verte de cette pile exploite des déchets radioactifs encapsulés (qui sont ainsi neutralisés) sur une très longue durée. Une super batterie verrait le jour tandis que les déchets nucléaires trouveraient une voie salutaire…


Plus près de chez nous, Myrrha (c'est du Belge!) développe un accélérateur de particules qui a pour conséquence de consommer des déchets nucléaires et d’en réduire ainsi les quantités et les effets négatifs très sensiblement. Ambition de Mirrha : voguer vers du nucléaire propre, d’ici 2050.


Savez-vous qu’une centrale nucléaire de 1000 MW dégage 3,5 tonnes de CO2 par an et consomme 100 millions de tonnes de charbon ?


Tandis que les États-Unis et la Chine s’activent sur le nucléaire, la France réfléchit à créer une filière d’hydrogène vert reposant sur son nucléaire.


Les Pays-Bas et la Pologne s’engagent chacun à bâtir de nouvelles centrales sur leurs territoires. Sous le plan sanitaire, à quoi servirait l’exclusion de cette énergie en Belgique si notre voisin le plus immédiat s’engage dans un plan de développement ? Une situation qui nous rappelle les intérêts notionnels qui se sont effacés pour les « intrest box » hollandais voyant dans la foulée les centres de coordination quitter notre pays en empruntant la « kaasroute ». Quel gain pour la Belgique ?



…et l’infréquentable diesel.


Bruxelles s’est fixé divers objectifs, dont l’interdiction des véhicules diesel, au plus tard en 2030. Vous lisez bien l’interdiction ! Il est vrai que le transport routier est à lui seul responsable de 69% des émissions d’oxydes d’azote, de (30) à 35% des émissions de (fines) particules et de 30%. Le transport est également un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre.


Et pourtant, il y a quelques mois, Test Achat et le consortium européen Green CAP, ont évalué l’impact environnemental de 17 véhicules diesel. Le test mesure les oxydes d’azote (NOx), les particules fines, les hydrocarbures non brûlés et le monoxyde de carbone. 3 des 17 véhicules obtiennent un score de 3 étoiles sur 5, mais surtout l’un d’entre eux, la Mercedes-Benz C220d, obtient un score maximum. Avec ce résultat, cette voiture est aussi verte qu’une … voiture électrique.


Dans les années 70, des tankers déversaient massivement du diesel dans les océans, car il n’existait pas assez de débouchés pour cette énergie fossile. 50 ans plus tard, nous pourrions ignorer à nouveau que pour chaque baril d’essence il faut produire une dose d’essence, de diesel, de gaz, de plastique … au risque de ne savoir qu’en faire. Pourquoi ne pas se résoudre à l’utiliser proprement ?



Le futur change nos paradigmes sans cesse


Ces 2 illustrations sont patentes. 2 exemples de la vie quotidienne où, pour des raisons de principe, l’innovation est oubliée au profit d’une position conservatrice. Ça nous rappelle hier de l’actualité ?


Interdire ou fiscaliser, ce n’est pas innover. La fiscalité encourage l’innovation lorsqu’elle la stimule financièrement. À l’inverse elle peut aussi pénaliser un comportement inapproprié. Engager des politiques qui poussent nos acteurs économiques à prendre le leadership ou le conserver est essentiel. En accaparant celui de la voiture électrique, la Chine a bien compris cet enjeu alors que notre industrie européenne disposait du leadership en matière de voiture essence et diesel.


Tandis que l’industrie biotech promet de créer des milliers d’emplois dans un avenir proche, pourquoi ne pourrions-nous pas établir des réflexions similaires sur les enjeux énergétiques futurs et notre manière d’apporter une réponse volontaire et innovante : voilà le vrai challenge d’un monde durable, sur le plan environnemental, économique et social. Les propos récents sur l’hydrogène vert et toutes les opportunités que permettent le plan de relance européen en sont un vibrant rappel.


Captons nos chances, sans se tromper !

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