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L'or: la clé secrète pour naviguer dans la panique des marchés?

À l’heure où paraîtront ces lignes, le cours de l’or aura peut-être un peu baissé, mais qu’importe. L’augmentation de son cours depuis est stupéfiante. Elle est de 40 % depuis un an, et s’est véritablement accélérée depuis l’élection de Donald Trump.

Et cette hausse n’est évidemment pas totalement expliquée par des perspectives de hausses de taux d’intérêt, des accumulations par des banques centrales et autres tensions géopolitiques.

Au risque de me tromper – mais, après tout, que sert une chronique si ce n’est que d’exprimer une vision prospective, peut-être démentie par le futur –, mon intuition me dit autre chose.

Cette autre chose est qu’il va y avoir un problème avec le dollar, et que les investisseurs s’en protègent au travers d’une monnaie qui n’est imprimée par aucun État et n’entraîne donc aucun risque de solvabilité : l’or.

Et ce problème avec le dollar peut prendre de multiples formes.

La banque centrale américaine (Fed) sera mise sous le contrôle de la Maison-Blanche, et donc politisée. Elle baissera les taux d’intérêt au détriment d’une inflation qui sera réelle, mais maquillée. Les taux d’intérêt imposés par la FED seront donc négatifs, après déduction de l’inflation. Mais surtout, le dollar ne sera plus un fluide créé par des forces de marché, puisqu’il sera politisé.

Sa parité de change baissera évidemment, mais pas seulement par la baisse des taux d’intérêt. Elle s’effritera, car un risque de crédit va affecter les États-Unis en ce que des doutes vont s’exprimer sur la capacité de ces États-Unis, non pas à rembourser leurs dettes publiques (les États ne le font jamais), mais à le faire à un taux d’intérêt acceptable. Il y a donc des risques de défauts partiels, surtout si la dette est détenue par des pays considérés comme des partenaires peu fiables ou ennemis.

Et les États-Unis peuvent aussi, à tout moment, diminuer ou mettre fin aux fameux swaps (ou échanges de devises) qui permettent d’alimenter en dollars d’autres pays. Ce serait évidemment insensé, mais après tout, tout devient possible avec Donald Trump.

C’est pour cela que l’or monte et continuera à monter. Face à cette érosion progressive de la confiance dans les devises fiduciaires et à la politisation inévitable des politiques monétaires, l’or n’est pas qu’un simple placement spéculatif ou un actif de diversification. Il incarne un véritable bouclier, une ancre de stabilité dans un océan d’incertitudes croissantes. Sa nature intrinsèque — une ressource finie, physiquement tangible, et dont la valeur ne dépend pas des promesses de remboursement d’un État ou des humeurs d’une banque centrale — en fait la valeur refuge par excellence. Contrairement à une monnaie papier qui peut être imprimée à l’infini, diluant son pouvoir d’achat, l’or est la seule véritable assurance contre les tempêtes monétaires annoncées et les dérives inflationnistes masquées.

Ah oui, une dernière chose : j’entends, depuis 40 ans, quelqu’un qui me dit « est-ce qu’il n’a pas trop monté ? »… alors que son cours atteint son maximum, qui sera surtout suivi par d’autres records.

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