
Il suffit d’écouter Donald Trump et de lire le bombardement de tweets d’Elon Musk, qui compare l’Union européenne au régime nazi, drapeau à l’appui, pour comprendre que le lien transatlantique est rompu.
Le modèle européen, pourtant issu des Lumières et de deux millénaires de luttes de tous ordres, est disqualifié partout. Il est réfuté par les BRICS, et honni par les États-Unis.
C’est d’une terrible gravité.
Les États-Unis deviendront un jour nos ennemis, c’est certain. Et ils veulent briser la cohésion européenne, elle-même fondée sur la défaite allemande, grâce aux États-Unis et surtout à l’URSS.
Au reste, sans Charles de Gaulle, dont l’immensité du rôle doit, chaque jour, être rappelée, nous serions un dominion américain. Les États-Unis avaient imprimé des francs français lors du débarquement de juin 1944 et imaginé la création d’un nouveau pays, qui se serait appelé Wallonie, regroupant le Nord-Pas-de-Calais français, la Wallonie belge, jusqu’à l’Alsace et la Lorraine.
Nous vivons des moments de rupture, d’une envergure insoupçonnée.
Nous avons entretenu l’itinérance mémorielle de nos passés et encensé le tropisme européen. C’est fini.
Dans dix ans, la guerre se mènera peut-être dans une Europe dépourvue de repères, tandis que les alliances se seront acharnées sur notre démantèlement.
Déjà, nous perdons la bataille de l’information, de la vérité, de la tempérance sociale.
Tout cela m’étreint et je veux que ma fille, qui a 25 ans, ne voie pas l’espérance de son quart de siècle dévorée par des menaces.
Nous avons besoin de retrouver des valeurs de moralité, de simplicité, de sobriété, de quiétude. Pas de combats ni de violences.