Depuis octobre 2024, le Maroc a entamé une réforme majeure de modernisation de son cadre de conformité fiscale avec l’introduction d’un système obligatoire de facturation électronique. Fondée sur l’article 145-9 de la loi de finances 2018, cette initiative, portée par la Direction Générale des Impôts (DGI), vise à renforcer la transparence, améliorer l’efficacité et lutter contre la fraude fiscale.
Alors que les entreprises se préparent à cette transition numérique, il est essentiel de comprendre les principaux aspects de cette réforme afin d’assurer une adaptation en douceur.
L’objectif principal de la DGI avec cette initiative est de s’appuyer sur des solutions numériques pour simplifier la conformité fiscale et réduire l’écart fiscal. Afin de concrétiser cette vision, la DGI a collaboré avec XHub, une entreprise marocaine d’ingénierie logicielle, pour développer une infrastructure technologique robuste à la hauteur des ambitions du projet.
Cette réforme s’inscrit dans une tendance mondiale, où de nombreux pays adoptent des systèmes de facturation électronique pour réduire la fraude et améliorer l’efficacité administrative.
L’obligation de facturation électronique repose sur l’article 145-9 de la loi de finances 2018. Pour limiter les perturbations, la DGI a prévu une mise en place progressive :
Ce calendrier stratégique permet aux entreprises, en particulier aux PME, de s’adapter progressivement au nouveau système numérique.
La DGI étudie actuellement deux modèles pour la mise en place de la facturation électronique :
Le choix final n’a pas encore été arrêté, la DGI pesant les avantages de la flexibilité décentralisée contre le contrôle centralisé.
Le système de facturation électronique marocain repose sur une architecture moderne basée sur des microservices, garantissant son évolutivité. Il intégrera des formats numériques normalisés comme UBL (Universal Business Language) et CII (Cross-Industry Invoice), facilitant ainsi les transactions transfrontalières en conformité avec les normes du commerce international.
Un aspect clé de cette réforme est l’introduction des signatures électroniques pour garantir l’authenticité et la sécurité des factures numériques. Cela permet de lutter contre la fraude et de garantir la conformité fiscale. La DGI encourage ainsi les entreprises à adopter ces signatures pour sécuriser leurs transactions et renforcer la confiance dans le système.
Le passage à la facturation électronique devrait offrir plusieurs avantages aux entreprises et à l’administration fiscale :
Même si la mise en place complète est prévue pour 2026, les entreprises doivent dès maintenant commencer leur transition pour assurer une intégration sans heurts :
La transition vers la facturation électronique représente un tournant décisif dans la modernisation du système fiscal marocain. Pour les entreprises, cette réforme est à la fois un défi et une opportunité : une occasion de moderniser leurs processus, d’améliorer leur conformité et de renforcer leur compétitivité dans un environnement numérique en pleine croissance.