La Commission a publié ce 8 septembre le troisième examen de la mise en œuvre de la politique environnementale (EIR), un outil d'information essentiel qui soutient l'application de la législation environnementale et sensibilise à l'importance de la mise en œuvre des règles environnementales. Il est essentiel de combler l'écart entre ce qui est décidé au niveau de l'Union et ce qui est mis en œuvre sur le terrain afin de garantir de bons résultats sur le plan environnemental pour les citoyens et de maintenir des conditions de concurrence équitables pour les entreprises tout en créant des possibilités de développement économique.
Le premier rapport EIR a été adopté en février 2017. Cet examen va de pair avec la politique «Mieux légiférer» de la Commission, qui vise à améliorer la mise en œuvre de la législation et des politiques existantes. Depuis son adoption, de nombreux États membres ont organisé des dialogues nationaux EIR sur les thèmes prioritaires recensés dans leurs rapports. Dans de nombreux de cas, les autorités régionales et locales ainsi que les principales parties prenantes ont participé au processus.
La Commission collabore avec les États membres pour leur permettre de mieux appliquer les politiques et les règles environnementales, dans le cadre du processus d'examen. Lorsque des règles définies d'un commun accord ne sont pas correctement mises en œuvre, la Commission peut entamer une action en justice.
Des informations sur les infractions environnementales sont disponibles sur une carte interactive et un tableau de bord.
Le présent examen de la mise en œuvre de la politique environnementale (EIR) tire des conclusions et définit des tendances communes au niveau de l'UE, sur la base de 27 rapports nationaux montrant l'état d'avancement de la mise en œuvre de la législation environnementale de l'UE. Il contient une multitude d'informations sur la manière dont les gouvernements de l'Union protègent la qualité de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons et de la nature dont nous jouissons. Cet examen définit également les actions prioritaires devant permettre à chaque État membre d'améliorer la situation.
De nombreux États membres doivent veiller à ce que davantage de financements soient disponibles pour couvrir les besoins d'investissement correspondant à l'ensemble des priorités et des objectifs environnementaux. Pour la première fois, l'EIR compare, pour chaque État membre, le financement disponible pour la mise en œuvre de la politique environnementale avec les besoins d'investissement. Ces besoins d'investissement dans l'UE pour atteindre les objectifs environnementaux s'élèvent à 110 milliards d'euros par an. Près de deux tiers du déficit d'investissement en faveur de l'environnement concernent la lutte contre la pollution en général et la protection et la gestion de nos masses d'eau.
L'adaptation et le renforcement des capacités administratives des États membres sont essentiels pour assurer le respect et la mise en œuvre de la législation de l'UE, et il est essentiel de garantir un accès effectif à la justice au niveau national pour la mise en œuvre du droit de l'environnement. Il s'agit là de piliers de la gouvernance environnementale. La plupart des États membres peuvent encore améliorer l'accès du public aux tribunaux afin de contester des décisions, des actes ou des omissions, notamment dans les domaines de la planification liés à l'eau, à la nature et/ou à la qualité de l'air. La plupart des États membres doivent également tenir le public mieux informé de son accès à la justice.
L'examen de la mise en œuvre de la politique environnementale (EIR) aide les États membres à mettre en place des politiques environnementales qui protègent la santé humaine, préservent la nature et assurent la propreté de l'air, de l'eau et des sols.
L'EIR est un outil de communication d'informations qui complète la législation environnementale de l'UE. La Commission facilite la mise en œuvre de la réglementation environnementale de l'UE en fournissant un appui technique, des orientations, un financement de l'UE et, le cas échéant, en engageant des procédures d'infraction pouvant entraîner de lourdes amendes. La Commission collabore avec les États membres pour leur permettre de mieux appliquer les politiques et les règles environnementales, dans le cadre du processus de l'EIR, qui est un outil de prévention. Ainsi, des solutions peuvent être trouvées pour garantir le plein respect de la législation environnementale de l'UE.
L'EIR est également utile pour les citoyens et les parties prenantes: il sensibilise le public à l'importance de la mise en œuvre de la réglementation environnementale et aux principaux défis à relever. Il fournit également des informations utiles pour aider les personnes concernées à prendre des mesures visant à préserver la santé humaine et protéger l'environnement dans l'ensemble de l'UE en leur permettant de vérifier que les autorités compétentes appliquent correctement les règles environnementales existantes.
Dans l'ensemble, il existe un bon niveau de mise en œuvre de la législation environnementale et climatique au sein de l'UE, mais si l'on veut limiter les effets négatifs du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, chaque État membre doit faire beaucoup plus pour se conformer aux règles arrêtées d'un commun accord.
En ce qui concerne l'économie circulaire et la gestion des déchets, les taux de circularité et la productivité des ressources varient considérablement d'un État membre à l'autre. La prévention et la bonne gestion des déchets restent également un défi de taille. Respectivement, 17 des 27 États membres doivent adopter des mesures visant à augmenter le taux d'utilisation circulaire des matériaux, et 20 doivent encore adopter, au niveau national et/ou régional, des plans de gestion des déchets et des programmes de prévention des déchets. La mise en décharge excessive ou non conforme reste un problème important dans l'UE - 12 États membres font actuellement l'objet de procédures d'infraction.
La biodiversité dans l'UE continue de décliner. La grande majorité des États membres (25) doivent achever le processus de désignation des sites Natura 2000 et définir les objectifs et les mesures de conservation nécessaires pour atteindre l'état de conservation favorable des habitats et des espèces protégés. Il s'agit d'instruments essentiels pour protéger notre environnement.
La pollution de l'air continue de nuire à la santé des Européens, étant donné que les valeurs limites pour les substances dangereuses (particules et dioxyde d'azote) continuent d'être dépassées. Par conséquent, la Commission traite actuellement des procédures d'infraction à l'encontre de 18 États membres. Des efforts supplémentaires sont nécessaires dans les 27 États membres pour inverser ou maintenir à la baisse les tendances en matière d'émissions de polluants atmosphériques et réduire les effets néfastes de la pollution de l'air sur la santé et l'économie.
Les progrès en vue de parvenir à un bon état des masses d'eau sont généralement lents. La mise en œuvre des règles relatives à l'eau potable reste préoccupante dans plusieurs pays. Les eaux usées ne sont pas correctement traitées avant d'être rejetées dans l'environnement dans 19 États membres, qui font également l'objet de mesures coercitives de la part de la Commission.
Les efforts d'adaptation au changement climatique dans chaque pays et au niveau de l'UE doivent être intensifiés de toute urgence.
Les infractions à la législation environnementale de l'UE représentent le plus grand nombre d'affaires traitées par la Commission européenne, soit environ 20 % du total. Nous devons inverser la tendance et traiter d'urgence cette faille, en suivant les recommandations spécifiques formulées dans les rapports EIR par pays et en agissant sur les causes profondes des lacunes dans la mise en œuvre de la législation relevées dans la communication sur l'EIR.
La mise en œuvre correcte et complète de la politique et de la législation environnememtales de l'UE contribue à protéger la santé humaine, à préserver un environnement sain et à éviter les coûts économiques inutiles (55 milliards d'euros par an, selon une étude de 2019). Combler le fossé entre ce qui est décidé au niveau de l'UE et ce qui est effectivement mis en œuvre sur le terrain permet également de préserver des conditions de concurrence équitables pour les entreprises et de créer des possibilités d'innovation sociale et technologique et de développement économique.
La Commission aide les États membres en fournissant un soutien technique et financier, qui comprend:
En outre, les dialogues par pays menés dans le cadre de l'EIR facilitent la communication entre les gouvernements et les administrations et les autres parties prenantes, y compris la société civile, sur la base des conclusions de l'EIR. Il appartient aux autorités nationales d'entamer les dialogues. La Commission encourage vivement ces échanges afin de trouver des solutions aux problèmes recensés dans les rapports EIR. La Commission a publié des orientations sur l'organisation des dialogues dans le cadre de l'EIR.
Source : Commission Européenne, coin presse, 8 septembre 2022