Le phishing s'est désormais transformé en un véritable problème sociétal, entraînant des conséquences préjudiciables à de nombreuses personnes et entreprises. Face à ce défi, le gouvernement et Febelfin s'efforcent ensemble de renforcer considérablement les moyens de lutte contre la fraude en ligne. C’est pourquoi le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem et Febelfin ont travaillé sur un projet de loi visant à instaurer un registre d’alerte en cas d’incidents. Ce projet de loi a été approuvé par le Conseil des ministres.
En 2022, un total de 39,8 millions d’euros a ainsi été dérobé par le biais du phishing, soit une hausse par rapport à l’année précédente (2021 : 25 millions d’euros). Cette évolution tient principalement à l’augmentation considérable du nombre de messages de phishing envoyés.
Pour le secteur bancaire, il est primordial d’assurer la sécurité des opérations bancaires en ligne et de prévenir les pratiques frauduleuses. Grâce à des partenariats, des projets innovants, un suivi intensif, des programmes éducatifs et la sensibilisation, le secteur bancaire multiplie les efforts afin de prévenir autant que possible les tentatives de fraude, d’accroître les connaissances sur la sécurité bancaire et diverses formes de fraude en ligne, et ce en vue de mieux protéger la population contre les dangers de la cybercriminalité.
L’instauration d’un registre d’alerte en cas d’incidents constitue dès lors une étape supplémentaire dans la lutte contre les arnaques en ligne.
Le registre d’alerte en cas d’incidents
Ce registre consiste en une plateforme où les banques pourront s’alerter mutuellement en cas de transactions suspectes. Son objectif est de permettre aux banques de bloquer immédiatement de nouvelles transactions frauduleuses et ainsi mieux protéger leurs clients. Grâce à cette initiative, les banques pourront échanger entre elles des informations par rapport à des incidents concernant d'éventuelles fraudes
Cette mesure est nécessaire car, de manière générale, les fraudeurs en ligne ne visent pas les clients d’une seule banque lorsqu’ils passent à l’action. En cas de signalement sur la plateforme, les banques pourront prendre immédiatement les mesures internes nécessaires et prévenir de nouveaux incidents. Il est donc crucial que les établissements bancaires puissent se prévenir mutuellement et partager des données.
Cet échange d’informations n’était pas pleinement possible en raison des lois sur la protection de la vie privée. Ce projet de loi donne un cadre légal et est donc élaboré avec une grande minutie pour respecter pleinement les lois sur la protection de la vie privée. Cela inclut la définition précise des modalités concernant les données pouvant être stockées, ce qui est considéré comme un incident, la durée de conservation des données, etc.