Plongée dans le rapport ‘Taxing waves 2019’ de l’OCDE

Votre salaire, il est ponctionné comment ? Plus ou moins que la moyenne des autres pays ?


Chiffres à l’appui, au départ d’une méthodologie analytique rigoureuse et documentée, ce nouveau rapport, publié jeudi par l’Organisation de coopération et de développement économiques, dresse en 36 pages un bilan sans concessions des charges sociales et fiscales qui frappent les salaires dans la zone OCDE, tout en constatant que les réformes engagées par certains pays entraînent une baisse de cette moyenne.


Et la Belgique, nous direz-vous, quelle est alors sa position dans ce palmarès ou il ne fait pas bon apparaitre ? Son bilan est plutôt mitigé ! Elle conserve sa place peu envieuse en tête des pays de l’OCDE ou le salaire est le plus ponctionné pour le travailleur célibataire. Mais l’objectivité commande de signaler directement que la pression fiscale y a toutefois diminué en 2018, le taux belge s'affichant à 52.7%, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis l’an 2.000 où il était encore fixé à 57, 1% ! Explications : les effets du tax shift et la réduction des cotisations patronales de sécurité sociale ...


Objectifs et méthodologie


Sur un plan contextuel, 'Les impôts sur les salaires 2019' contiennent des données internationales comparatives sans équivalent sur l’impôt sur le revenu payé par les salariés, les transferts en espèces perçus par les ménages qui exercent un emploi, ainsi que les cotisations de sécurité sociale et taxes sur les salaires versés par les salariés et les employeurs dans les pays de l’OCDE.


Cette publication phare annuelle de l’OCDE, dont vous trouverez ici le résumé, montre comment ces taxes et prestations sont calculées dans chaque pays membre et examine leur impact sur le revenu des ménages. Les résultats permettent, en outre, d’établir des comparaisons internationales des coûts de main-d’œuvre et de la situation d’ensemble, vis-à-vis du système de prélèvements et de transferts, de huit catégories de foyer, définies en fonction de leur niveau de revenu et de leur composition (célibataires, parents isolés, ménages comptant un ou deux apporteurs de revenu, avec ou sans enfants).


Bilan mitigé pour la Belgique


Dans notre pays, toujours sous l’angle du coin fiscal et donc pour un célibataire sans enfant rémunéré au salaire moyen, le poids des prélèvements sur les revenus du travail s’est établi à 52,7% du coût de la main-d’œuvre. Avec un coin fiscal à ce niveau, supérieur de près de 13 points à la moyenne OCDE, (36%), la Belgique conserve ainsi sa peu glorieuse place en tête du peloton des pays les plus taxés de l’OCDE, précédant l’Allemagne (49,5%), l’Italie (47.9%), la France et l’Autriche (47.6%), comme il ressort de l’infographe établi par l’OCDE. A l’opposé, les pays les mieux lotis sont la Nouvelle-Zélande (1,9%), le Chili (7,0%) et la Suisse (9,8%).


Un dernier constat positif ressort des chiffres de l’OCDE si on analyse cette fois la situation sous l’angle d’un couple marié avec deux enfants et disposant d’un seul salaire moyen : le poids des prélèvements sur les revenus du travail atteint alors 37,3 %, soit plus de 10 points que la moyenne OCDE (26.6%). Pour cette catégorie de foyers fiscaux, la Belgique se retrouve toujours en tête du peloton, mais cette fois seulement sur la 7éme place du podium. Le coin fiscal le plus élevé pour les ménages avec deux enfants et un seul apporteur de revenu rémunéré au salaire moyen était observé en France (39.4 %), l’Autriche, la Belgique, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Suède et la Turquie enregistraient également des coins fiscaux supérieurs à 37 %.


Combien en net ?


Dans le registre des outils d’analyse, le rapport de l’OCDE ajoute au coin fiscal un second indicateur, qui, en substance, met en évidence, une question qui interpelle beaucoup de travailleurs salariés : la mesure de l’écart salarial entre le brut et le net.


Dans cette perspective, l’organisation prend en compte le taux net moyen des personnes physiques. A savoir : l’impôt sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale payés par les salariés, diminués des prestations familiales éventuellement perçues, en pourcentage des salaires bruts.


En 2018, le taux moyen à l’échelle de l’OCDE, calculé pour un célibataire sans enfant rémunéré au niveau du salaire moyen était de 25,5%, Il est resté stable au cours des dernières années, en dépit de variations considérables entre pays : de moins de 15 % au Chili, en Corée et au Mexique, à plus de 35 % en Allemagne, en Belgique et au Danemark. Dans notre pays, c’est, en effet, d'un taux net moyen de 39,8% dont il est aujourd'hui question. En un mot comme en cent, le salaire poche, c’est 60, 2 % du montant brut. Un niveau qui permet également de refaire, comme sur le plan du coin fiscal, la course en tête des 36 pays de l’OCDE !


En toute connaissance


Considérer de façon approfondie et analytique la question de la comparaison de la pression fiscale sur les salaires dans différents pays est complexe et suppose de pouvoir compter sur les informations les plus fiables et la meilleure expertise possible. Il convient alors de relever que le rapport OCDE 2109 contient également une étude spéciale « les impôts sur les salaires, 2017-2018, la fiscalité sur les salaires médians’ qui examine l’imposition du travailleur médian dans les pays de l’OCDE, en comparant sa situation à celle du travailleur moyen. A vos calculettes, nous vous en souhaitons une lecture enrichissante ...


Source -OCDE

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