Les indicateurs de résultat qualifiés aussi d’indicateurs retardés ou encore, pour les plus érudits d’entre-nous, lagging indicators, viennent un peu comme les carabiniers d’Offenbach : en retard !
Ils sont certes nécessaires pour constater des résultats, communiquer, s’évaluer par rapport à des benchmarks, mais ils ne sont pas faits pour anticiper ou piloter les affaires. Pis encore, ils n’alertent pas le dirigeant des dangers qui guettent son entreprise et qui pourraient la faire basculer. Force est de constater que les indicateurs de résultat analysent le passé.
Un indicateur de résultats sera, par exemple, le chiffre d’affaires atteint par rapport au chiffre d’affaires budgétisé. Cette information est figée, on ne peut plus rien changer à ce constat.
L’idéal est d’avoir des indicateurs nous renseignant sur les performances en cours, performances qu’il est encore possible d’influencer.
Ceux-ci sont appelés indicateurs d’action, indicateurs avancés ou encore, leading indicators. Eux, par contre, permettent d’anticiper les événements et de prendre les décisions pour modifier le cours des choses. Les bons indicateurs retardés se focalisent sur les causes et non pas sur les symptômes.
Prenons un exemple qui nous parle tous. La gestion de notre poids.
Non pas ça s’il vous plaît !
C’est vrai que cela peut être traumatisant, mais bon, il fallait bien que je trouve un exemple, non ?!
Paul a 55 ans et pèse 80kg. Il voudrait perdre 10kg.
Quoi, 10kg, mais il est fou celui-là !
J’avais oublié de vous dire que Paul mesure 1,60m.
Pour lui, l’indicateur de résultat est le poids. Et donc, tous les matins à la même heure il se pèse, et tous les matins, à la même heure, il constate, à sa grande détresse, que sa balance affiche inexorablement ses 80kg. A vrai dire, s’il ne change rien à son comportement alimentaire et physique, l’indicateur de résultat n’évoluera guère.
C’est là que les indicateurs avancés prennent tout leur sens en se concentrant essentiellement sur l’ingrédient indispensable pour perdre du poids, c’est-à-dire, la réduction des calories nettes absorbées journalièrement.
Je ne suis pas diététicien mais d’après le peu que je connaisse, les deux manières les plus efficaces de perdre du poids sont de réduire la consommation de calories (graisses et sucre) et de faire du sport pour brûler des calories.
N’arrivant pas à ses fins, Paul décide de me contacter (mais il est vraiment fou celui-là !) et ensemble nous travaillons sur les indicateurs avancés.
Après de nombreuses discussions et de calories brûlées, nous arrivons à un accord : c’est décidé, durant le premier mois, Paul absorbera un maximum de 2.000 kcal par jour et fera tous les jours 30 minutes de jogging. Son tableau de bord consistera en deux indicateurs avancés, à savoir sa consommation calorifique journalière et son jogging et un indicateur de résultat, son poids. Il retranscrit tous les jours, religieusement, sur son tableau de bord, les calories absorbées en sachant qu’il ne peut dépasser les 2.000kcal, son jogging et son poids pris systématiquement à 7h du matin.
Son objectif est de perdre 3kg après 30 jours. En jouant sur ces deux leviers que sont les calories et l’exercice physique, il pourra ajuster le tir et ainsi atteindre son objectif mesuré par l’indicateur de résultat. Paul est maintenant sur la bonne voie.
La mission même des indicateurs avancés est d’aider à améliorer la performance future par la mise en oeuvre d’actions permettant de corriger les déficits potentiels, et ce, sans attendre le dernier moment lorsque les dés sont jetés.
Ceci-dit, si Paul n’avait pas été motivé par son défi, il n’aurait probablement pas respecté ses engagements et, n’aurait finalement pas perdu du poids. Indicateurs avancés ou pas !
A très bientôt !