Bruxelles, le 24 juin 2024 – 63 % des indépendants qui se sont lancés l’année dernière disent ne pas avoir rencontré de difficultés particulières lors de la création de leur entreprise. La plupart d’entre eux se jettent pourtant à l’eau sans le moindre business plan. 57 % admettent ne pas avoir établi de plan financier avant de créer leur entreprise. En outre, les nouveaux entrepreneurs considèrent que les tracasseries administratives liées au statut d’indépendant constituent le principal obstacle au développement de leur entreprise. C’est ce que révèle l’enquête biennale menée par Acerta auprès de quelque 1000 indépendants ayant démarré récemment.
Les indépendants envisagent l’avenir de leur activité de manière remarquablement positive. Plus de 9 indépendants sur 10 (91,5 %) voient en effet les mois et les années à venir comme (très) prometteurs, selon la récente enquête d’Acerta menée auprès des indépendants qui se sont lancés au cours de l’année dernière. La plupart disent s’être mis à leur compte parce qu’ils souhaitaient être leur propre patron (49,8 %) ou développer davantage leurs talents (48,7 %). Un peu plus de quatre personnes sur dix (41,7 %) l’ont fait pour jouir d’une plus grande flexibilité. Gagner plus d’argent et exploiter ses connaissances et son expérience n’arrivent qu’en quatrième et cinquième positions, même si ces motifs obtiennent tous deux un score plus élevé qu’il y a deux ans. Il convient aussi de souligner qu’un starter sur trois commence une nouvelle activité qui ne correspond pas à sa formation ou à son expérience professionnelle antérieure.
Illustration 1 : Raisons de devenir indépendant, à titre principal et à titre complémentaire – Indicateur Acerta 2024 et comparaison entre 2024 et 2022
Près de deux indépendants sur trois (63,6 %) estiment qu’il est facile de lancer sa propre activité. Les starters, qu’ils soient en activité principale ou complémentaire, sont par ailleurs toujours une minorité à établir un business plan avant de sauter le pas. Seuls 43 % d’entre eux prennent en effet la peine de le faire. Ils sont toutefois légèrement plus nombreux qu’il y a deux ans, où leur pourcentage s’élevait à 40 %. En outre, ces derniers sont légèrement plus nombreux (1 sur 5) à s’être fait accompagner pour établir ce plan.
Illustration 2 : Se lancer avec ou sans business plan (à titre principal et à titre complémentaire) – Indicateur Acerta 2024 et comparaison entre 2024 et 2017
Olivia Legradi, experte Starters & Indépendants chez Acerta, explique : « Une bonne préparation est essentielle pour maximiser ses chances de réussite lors de la création d’une entreprise. Bien sûr, nul n’est à l’abri d’un échec, mais un plan bien élaboré est crucial pour se lancer comme indépendant. Les indépendants à titre principal sont un peu plus nombreux à penser de la sorte, puisque 58,4 % d’entre eux ont un business plan. Un tiers d’entre eux s’est d’ailleurs fait accompagner pour la rédaction de ce business plan. Ce nombre reste toutefois assez faible. Nous recommandons donc à tous les indépendants, qu’ils optent pour une activité principale ou complémentaire, de ne pas se lancer dans l’aventure sans élaborer de business plan. De plus, il n’est jamais trop tard pour en établir un, car un bon business plan vous aide à identifier votre potentiel de croissance. »
Si près de deux tiers des indépendants débutants estiment qu’il est (très) facile de sauter le pas, leur parcours n’est toutefois pas dénué d’obstacles. Les starters continuent de rencontrer principalement des difficultés avec l’administration liée au statut d’indépendant : avec un score de 41 %, « les tâches administratives » sont de loin le principal obstacle, plus encore qu’auparavant. Le premier obstacle de nature véritablement commerciale – trouver des clients – n’arrive d’ailleurs qu’en quatrième position.
Illustration 3 : Obstacles auxquels fait face le starter (en activité principale) – Indicateur Acerta 2024
Olivia Legradi, précise : « En Flandre, il est relativement simple de lancer une activité indépendante. La Région de Bruxelles-Capitale a également revu ses exigences à la baisse : il n’est par exemple plus obligatoire de maîtriser les bases en gestion d’entreprise. Or, les starters sont de plus en plus frustrés sur le plan administratif. Et cette frustration va même plus loin, car les “assurances”, qui arrivent sur la deuxième place du podium des principaux obstacles, sont surtout un domaine administratif. Responsabilité professionnelle, revenu garanti, pension complémentaire, etc. Tous ces domaines requièrent une certaine expertise si l’on souhaite les gérer de manière censée et être en règle sur le plan légal. Les préoccupations des jeunes indépendants en la matière peuvent être liées à une autre difficulté croissante : trouver un comptable. Il est en effet de plus en plus difficile de trouver un comptable ou un expert-comptable, car la profession est en pénurie. Un starter à titre principal sur cinq fait face à cette problématique. Certains bureaux comptables/experts-comptables ont même instauré un gel de la clientèle. »
À propos des chiffres
L’Indicateur est une enquête biennale réalisée sur les indépendants débutants. Cette cinquième édition s’est déroulée du 28 mars au 18 avril 2024 et a été menée auprès des indépendants qui se sont lancés entre septembre 2022 (inclus) et juin 2023 (inclus), soit pendant une période de 10 mois. 952 répondants y ont participé, dont 55 % en activité complémentaire et 45 % en activité principale. Les indépendants interrogés proviennent des différentes provinces belges et sont actifs dans différents secteurs. L’âge moyen des indépendants débutants qui ont participé à l’enquête est de 38,5 ans.