Presque 10 % de demandes d’interruption de carrière en moins en 2021

https://www.acerta.be/fr6,7 % des travailleurs de notre pays ont pris une forme d’interruption de carrière l’année dernière. Il s’agit d’une nette diminution par rapport à 2020 (-8,8 %) et 2019 (-9,2 %). Ces formes d’interruption, comme le crédit-temps ou le congé parental, permettent aux travailleurs, sous certaines conditions, de ne pas travailler ou de réduire leur temps de travail de manière temporaire. La popularité du crédit-temps à temps partiel (-18,3 %) a particulièrement chuté l’année dernière.

C’est ce qu’il ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de 260 000 travailleurs. Selon le prestataire de services RH, la pénurie sur le marché de l’emploi joue un rôle important à cet égard. Un moins grand nombre d’interruptions implique que les travailleurs prestent davantage d’heures, ce qui peut soulager les entreprises qui ont du mal à trouver du personnel.

La diminution du nombre de crédit-temps aide les entreprises confrontées à une pénurie de main-d’œuvre !

10 % d’interruptions de carrière en moins en 2021

Les interruptions de carrière permettent aux travailleurs de ne pas travailler ou de réduire leur temps de travail de manière temporaire. Cela peut se traduire par un système de travail à mi-temps ou à quatre cinquièmes (appelé crédit-temps), mais aussi, par exemple, par le recours au congé parental (Corona) ou à d’autres congés thématiques. En 2021, quelque 6,7 % des travailleurs ont bénéficié d’une forme d’interruption de carrière. Il s’agit d’une diminution frappante par rapport à 2020 (-8,8 %) et 2019 (-9,2 %), où en moyenne 7,3 % des travailleurs avaient profité d’une interruption de carrière. En outre, elle est systématique. Chaque mois de 2021 enregistre un pourcentage plus faible d’interruptions de carrière par rapport aux deux années précédentes. En novembre 2021, la différence s’élevait même à 13,7 % par rapport à 2019.

pourcentage de travailleurs bénéficiant d’une interruption de carrière

Illustration 1 : pourcentage de travailleurs bénéficiant d’une interruption de carrière

Le crédit-temps particulièrement moins populaire

La forme d’interruption de carrière de loin la plus populaire en 2021 était le crédit-temps à temps partiel, qui comprend les systèmes de travail à mi-temps et à quatre cinquièmes. 3,8 % des travailleurs y ont eu recours en 2021. Néanmoins, nous constatons une nette diminution par rapport aux années précédentes. Par rapport à 2020, les travailleurs ont été 18,3 % moins nombreux à profiter d’un crédit-temps en 2021 alors qu’il était déjà moins populaire que l’année précédente (-12,3 %).

L’année dernière, le congé parental a néanmoins connu un gain de popularité : +12,8 % par rapport à 2020. 2 % de l’ensemble des collaborateurs y ont actuellement recours. Cette augmentation est due à la suppression du congé parental Corona. En effet, en 2020, le congé parental pouvait être converti en congé parental Corona. Cette formule a été abandonnée en octobre 2020, après quoi seule une partie des collaborateurs s’est à nouveau tournée vers le congé parental.

Les autres formes d’interruption de carrière incluent le congé pour soins palliatifs, les soins à une personne gravement malade et les soins informels. Cette dernière possibilité est utilisée à temps plein par une moyenne de 0,001 1 % des travailleurs et une moyenne de 0,004 3 % d’entre eux à temps partiel. D’ailleurs, les interruptions de carrière à temps plein restent très marginales, puisque seulement 0,2 % des travailleurs en bénéficient.

pourcentage de travailleurs ayant recours à un crédit de temps/un congé parental partiel

Illustration 2 : pourcentage de travailleurs ayant recours à un crédit de temps/un congé parental partiel

Laura Couchard, experte en interruption de carrière chez Acerta Consult : « La tendance à la diminution des interruptions de carrière est une conséquence de la nouvelle forme de travail hybride qui a été stimulée pendant la crise du coronavirus. La possibilité de travailler à domicile réduit la nécessité d’interrompre leur carrière pour de nombreux travailleurs. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les entreprises. Étant donné la pénurie sur le marché de l’emploi, toute disponibilité de main-d’œuvre est la bienvenue. Un plus grand nombre de travailleurs actifs à temps plein peut contribuer à atténuer la pénurie sur le marché de l’emploi. Toutefois, dans ce cas, le travail à temps plein doit bien entendu être une solution réalisable pour les travailleurs.. Il s’avère que le travail à domicile est un moyen de rendre le travail plus facilement gérable. »

Août 2022, la date limite pour l’application de la Directive européenne pour un meilleur équilibre vie privée-professionnelle

En juin 2019, l’Europe a imposé une directive qui vise un équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les parents et les aidants proches et, plus précisément, un équilibre entre hommes et femmes dans ce domaine. La Belgique a jusqu’en août 2022 pour fournir des efforts supplémentaires. Ces efforts s’avèrent nécessaires, car ce sont encore principalement les femmes qui interrompent temporairement leur carrière pour s’occuper des enfants, des parents ou des membres de la famille malades.

Laura Couchard : « Les interruptions de carrière à temps plein n’ont pas la cote auprès des travailleurs belges et cela n’a rien d’illogique : interrompre sa carrière à temps plein s’ensuit de conséquences majeures, tant pour les finances que pour la carrière. Une interruption de carrière à temps partiel a moins d’impact et le délai pendant lequel elle court est plus long que pour un congé parental par exemple. Un constat demeure : les femmes sont plus nombreuses que les hommes à interrompre leur carrière. Cela est lié au rôle d’assistance qu’elles assument, par exemple pour s’occuper de leurs enfants, de leurs parents ou des personnes malades. »


À propos des chiffres

Les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 34 000 employeurs du secteur privé, auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises.

Source

Acerta, Février 2020



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