Quatre entreprises sur dix recrutent aujourd’hui sur la base de quotas en matière de diversité

Les entreprises belges sont de plus en plus nombreuses à prendre des mesures pour garantir l’inclusivité de leur lieu de travail, et ce, y compris en matière de recrutement. En effet, quatre entreprises sur dix recrutent délibérément des travailleurs plus diversifiés sur la base de quotas ou de directives d’entreprise. Près d’un quart des entreprises (24 %) ne disposent toutefois pas encore d’une véritable politique en matière de diversité. Or, se doter d’une telle politique est aujourd’hui devenu une nécessité absolue, surtout lorsque l’on sait qu’un travailleur sur cinq a déjà été victime de discrimination sur son lieu de travail.

C’est ce que révèle une enquête miroir menée par l’entreprise de services RH Acerta auprès de 500 entreprises belges et de 2700 travailleurs à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

La diversité, une réalité

Les entreprises, tout comme la société en général, se font de plus en plus diversifiées. C’est en tout cas ce que révèlent les chiffres de la dernière enquête d’Acerta Consult : 69 % des entreprises belges estiment que leur lieu de travail est relativement, voire très diversifié. 17 % des employeurs avouent quant à eux qu’ils pourraient faire davantage d’efforts à cet égard. Si la diversité demeure (très) limitée dans 14 % des entreprises, trois quarts d’entre elles (76 %) affirment déjà disposer d’une politique clairement définie en matière de diversité et d’inclusion. Une autre enquête menée par Acerta auprès de 2700 travailleurs a d’ailleurs rappelé l’importance de se doter d’une telle politique, vu qu’une personne sur cinq y a admis avoir déjà été confrontée à la discrimination sur son lieu de travail.

Illustration 1 : La diversité dans les entreprises belges – Enquête Acerta-Indiville 2024 menée auprès des employeurs

Illustration 1 : La diversité dans les entreprises belges – Enquête Acerta-Indiville 2024 menée auprès des employeurs

Les entreprises optent de plus en plus pour le recrutement inclusif, une pratique qui s’inscrit dans le cadre de leur stratégie en matière de diversité. Quatre entreprises sur dix affirment en effet recruter actuellement sur la base de quotas ou de lignes directrices favorisant la diversité. La moitié d’entre elles disent d’ailleurs utiliser des techniques et des outils de sélection inclusifs pour recruter des travailleurs issus de différents groupes sociaux. En outre, l’inclusion va au-delà de la simple prise en compte du sexe et de l’ethnicité, puisque près de quatre entreprises sur dix (39 %) disposent déjà d’une politique clairement définie en matière de recrutement de travailleurs plus âgés dans l’organisation. L’enquête réalisée auprès des employeurs a également montré que les entreprises se concentraient principalement sur l’amélioration de la coopération au sein des équipes, sur l’attractivité des offres d’emploi pour différents profils et sur l’utilisation d’un langage inclusif.

Illustration 2 : Initiatives en matière de diversité et d’inclusion – Enquête Acerta-Indiville 2024 menée auprès des employeurs

Illustration 2 : Initiatives en matière de diversité et d’inclusion – Enquête Acerta-Indiville 2024 menée auprès des employeurs

Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Si les entreprises souhaitent rester en adéquation avec la société et le marché, elles doivent faire en sorte que leur personnel en soit le reflet fidèle. Pour y parvenir, la mise en place d’une politique en matière de diversité et d’inclusion est cruciale. Or, les entreprises belges peuvent encore mieux faire dans ce domaine. Dans un monde idéal, les candidats et les collaborateurs devraient être jugés sur leur talent, indépendamment de leur âge, de leur origine et de leur sexe. Cela ne pourrait que faire de nos effectifs une représentation sociétale fidèle à la réalité. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, comme l’ont montré des études récentes menées par plusieurs universités de notre pays. Quant à savoir si des quotas sont nécessaires pour éliminer les obstacles qui empêchent cette évolution, les avis divergent. Une chose est sûre : les entreprises peuvent s’attaquer elles-mêmes au racisme et à la discrimination en menant des actions dans de multiples domaines, notamment le recrutement, la communication interne, le développement des talents et la mobilité professionnelle interne. »


À propos des chiffres

Les données sont issues de l’enquête miroir annuelle qu’Acerta Consult fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès d’un échantillon représentatif composé de plus de 500 employeurs et de 2700 travailleurs. Les données des entreprises ont été pondérées pour être représentatives de la Belgique quant au nombre de travailleurs dans les entreprises actives d’au moins 5 travailleurs. Les données des travailleurs ont également été pondérées afin d’être représentatives de la Belgique en termes de statut, d’âge, de sexe, de langue et de secteur. Les questionnaires ont été remplis entre le 17 et le 31 janvier 2024 par les employeurs et entre le 16 janvier et le 1er février 2024 par les travailleurs. Cette approche permet d’offrir une perspective historique du point de vue des employeurs et des travailleurs.​

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