Selon le Premier Ministre De Croo, "Le prochain gouvernement devra utiliser les cinq années dont il dispose pour créer environ 400.000 emplois. » C'est un objectif ambitieux, puisqu'on doit constater que depuis 2010 l'augmentation annuelle moyenne est d'environ 50.000 emplois, soit environ 250.000 sur une législature.
Dans ce contexte, et pour mieux comprendre les enjeux, l'objet de cette note est autre : attirer l'attention sur la divergence croissante entre l'évolution de l'emploi salarié telle que mesurée par les données administratives et l'évolution de la main-d’œuvre effectivement au travail.
Principale conclusion : si, entre 2011 et 2019, l'emploi salarié a augmenté de 216.000, la main-d’œuvre effectivement au travail n'a augmenté "que" de 112.000 (voir tableau ci-après). La différence s'explique par l'augmentation des personnes absentes pour maladie (+ 103.000) ; ces personnes ont toujours un employeur mais sont, pour un temps, dépendantes d'une indemnité (incapacité primaire ou invalidité).
Les évolutions régionales sont de même nature comme l'indique le tableau suivant, mais plus ou moins accentuées ; en Wallonie, l'augmentation de la main-d’œuvre effectivement au travail représente seulement un peu plus d'un tiers de l'augmentation de l'emploi salarié. Attention : il s'agit ici de l'emploi en fonction du lieu de résidence.
Voilà ce que ces données donnent en termes de taux d'absentéisme ; l'augmentation se manifeste dans toutes les régions et pour les deux types d'absence pour maladie. On constate aussi qu'au niveau national le taux d'absentéisme pour invalidité est devenu presque équivalent à celui pour incapacité.
On notera encore que le taux d’absentéisme dans le secteur public est supérieur à celui observé dans le secteur public, sauf à Bruxelles.
Plus dans la note ci-dessous.