L’élection probable de Donald Trump, désormais flanqué de James Vance, va susciter des questions majeures pour les dirigeants européens.
J’en cite quelques-unes, sans qu’une once de réponse soit élaborée.
La guerre en Ukraine sera probablement abandonnée par les États-Unis. Or nos dirigeants européens se sont beaucoup engagés à défendre ce pays. Qu’allons-nous faire ? Nous battre, aller à Canossa ou signer Munich ?
La politique américaine sera ultra-protectionniste, avec des droits d’entrée sur les importations américaines et un dollar affaibli. Comment le secteur exportatif européen va-t-il surmonter cette épreuve majeure alors que les importations chinoises augmentent et que même si le pétrole est libellé en dollars affaiblis, notre énergie est 50 % plus chère qu’aux États-Unis et en Chine ?
Comment allons-nous gérer les conséquences inévitables d’une guerre des monnaies qui sera sans doute déclenchée par les États-Unis, qui vont militariser le dollar à la baisse, voire envisager un jour un défaut sur leur dette publique qui est hors de contrôle et n’est autorisée que parce que le dollar est la devise de réserve du monde ?
Comment allons-nous assurer la cohésion européenne alors que des pays sur son flanc est sont d’une inclinaison plus centrifuge que centripète ? Et, de manière incidente, comment allons-nous combiner des régimes politiques dont certains s’éloignent du modèle rhénan et social-démocrate d’antan ?
Et puis, comment gérer une politique énergétique qui soit respectueuse de manière environnementale dans un contexte où les États-Unis vont se délier de toute contrainte qui s’oppose à l’expansion capitaliste ?
En fait, nous n’avons aucune idée de rien.
Et tout cela, c’est pour les prochains trimestres.