SMART : entreprendre sans soucis administratifs

Quelle organisation se cache derrière la coopérative Smart ? Créée en 1998, sa vocation est claire : accompagner et sécuriser le parcours de personnes qui souhaitent développer une activité professionnelle sans devenir indépendant ou devoir créer une entreprise. Une solution qui plaît : en 2022, Smart est présente dans neuf villes en Belgique. Retour sur un succès avec Carlo Vergnano, chargé des partenariats.

EN QUELQUES MOTS, QUE FAIT SMART ?

Carlo Vergnano : Smart est une coopérative de travailleurs et travailleuses. Elle propose à ses membres une solution originale pour créer leur emploi salarié ainsi qu’une offre de services mutualisés dans de nombreux domaines : juridiques, financiers, administratifs, formations, accompagnement économique ainsi qu’espaces de travail partagés.

Bref, Smart permet de développer votre propre activité dans un cadre sécurisé. En choisissant la solution coopérative, vous faites le choix de la protection sociale du salariat alliée et une vraie dynamique entrepreneuriale.

COMMENT ÇA MARCHE CONCRÈTEMENT ?

Carlo Vergnano : Quand vous travaillez avec Smart, vous devenez en fait salarié·e de la coopérative.

Vous restez toutefois à la barre de votre activité : vous négociez avec les clients, vous faites le devis via la plateforme en ligne de Smart, vous renvoyez les documents signés via mail, etc. Une fois le devis signé et la mission réalisée, Smart, en tant qu’employeuse, envoie la facture au client/donneur d'ordre et en assure le suivi, elle prélève et reverse aux institutions concernées les cotisations sociales et patronales, met à votre disposition les documents sociaux et verse votre salaire dans les sept jours ouvrables après votre prestation, même si le client·e n’a pas encore payé la facture. Smart porte donc la responsabilité de la rémunération et de toutes les déclarations sociales et fiscales qui en découlent.

UN MOT SUR VOS 32.000 MEMBRES : QUI SONT-ILS, QUI SONT-ELLES ?

Carlo Vergnano : Smart est ouverte à tout·e porteur·se de projet et ce quel que soit leur statut (chercheur d’emploi, salarié, étudiant, …), qu’il s’agisse de leur activité principale ou non. Quel que soit leur profil ou leur métier*, que ce soit pour une prestation d’un jour ou pour développer des activités de façon pérenne, que la personne envisage des investissements importants, d’engager du personnel ou qu’elle veuille simplement facturer une prestation. Smart permet aussi de travailler, à certaines conditions, sous contrat à durée indéterminée (CDI), à temps plein ou partiel.

La population de membres est, dès lors, assez hétéroclite. Parfois, il s’agit de personnes qui souhaitent développer une activité complémentaire à leur occupation principale. Exemple, un professeur de l'enseignement qui nourrit une passion pour la musique, passion qu'il va chercher à convertir en rémunération.

Mais il y a également des personnes qui développent l'ensemble de leurs activités au sein de Smart. Non seulement, ces membres tirent de leurs activités un revenu suffisant pour vivre mais peuvent aussi procéder à des investissements, engager du personnel et faire croître leur activité professionnelle. Pas besoin pour ces porteur·ses de projets de créer leur petite SRL, ils et elles s'insèrent dans notre entreprise partagée. »

EST-CE QU’UNE ACTIVITÉ SMART EST COMPATIBLE AVEC LE CHÔMAGE ?

Oui, il est tout à fait possible de travailler avec Smart quand on est au chômage. Il faut cependant respecter deux conditions :

  • D'une part, lorsque vous travaillez à la réalisation de votre activité, vous devez encoder des contrats qui font de vous des salariés·e. Si vous ne déclarez pas votre travail, votre activité pourrait être considérée par l’ONEM comme une activité indépendante – en principe incompatible avec le chômage.
  • D'autre part, les jours de travail déclarés dans les contrats doivent être cochés (noircis) sur la carte de pointage. Vous ne toucherez pas d’allocation de chômage pour ces jours-là. Le respect de ces conditions est essentiel afin de préserver vos droits au chômage.
  • Il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez gagner par contrat de travail, par contre attention si vous êtes rétribué·es également pour des droits d’auteur ou droits voisins, dans ce cas l’ONEM fixe un plafond annuel au-delà duquel vous devrez rembourser une partie de vos allocations.

Pour celles et ceux qui n’ont pas droit au chômage, cumuler suffisamment de contrats (donc de jours de travail) sur une période donnée permet d’ouvrir ce droit.

QUELS TYPES D'ACTIVITÉS SONT PROSCRITES*?

Carlo Vergnano : Quelques métiers ou pratiques ne sont pas - ou pas encore - autorisées chez Smart, pour l'une des raisons suivantes :

  • elles ne sont pas en accord avec les valeurs de la coopérative (c'est le cas des activités de vente dites pyramidales);
  • elles nécessitent une couverture assurantielle que l'entreprise partagée n'est pas en mesure de fournir et qu'une assurance complémentaire ne fournirait pas non plus (c’est notamment le cas de certains métiers de la construction) ;
  • elles obéissent à des contraintes réglementaires que l’entreprise partagée n’est pas en mesure de garantir (comme pour les professions soumises à l’INAMI). N’hésitez pas à consulter la liste complète sur le site.

VOUS PARLEZ DE SERVICES MUTUALISÉS. DE QUOI S’AGIT-T-IL ?

Carlo Vergnano : En réalité, étant donné que les membres mutualisent des ressources, ils et elles se dotent, collectivement, d’une série de services nécessaires ou utiles à la poursuite de leurs activités :

  • Des services généraux : facturation de prestations et des droits d’auteur ou voisins, gestion de contrats, gestion de la paie, gestion des frais, récupération de tva, gestion de subsides ou de financements importants,…
  • La couverture des risques : rémunération à J+7 de la prestation, couverture assurantielle.
  • Des outils mutualisés : plateforme de gestion, espaces de travail partagés.
  • Un accompagnement individualisé et collectif, accès aux formations, conseil et expertise juridique.

QUELS TYPES DE CONTRATS EXISTENT ?

Carlo Vergnano : Il n’y a qu’un seul type de contrat salarié. On peut même passer par la SMART juste pour une seule prestation à condition qu’elle soit de minimum 3h et qu’elle soit facturée au minimum de 70 euros HTVA. Vos clients peuvent même se trouver à l'étranger (excepté la Suisse et les pays en guerre).

On peut faire des contrats pour différentes activités. Exemple : donner des cours de yoga, vendre ses produits sur des marchés et faire du copywriting. On peut fonctionner par contrats simples (un contrat = un client) ou gérer une vraie petite entreprise au sein de l’entreprise partagée (gestion par Activité). Dans les deux cas, il est généralement possible de déduire ses frais professionnels et de récupérer la TVA.

POUR OFFRIR TOUS CES SERVICES, IL FAUT ÉVIDEMMENT DES MOYENS FINANCIERS. D'OÙ PROVIENNENT-ILS ?

Carlo Vergnano : « Des moyens financiers, oui, évidemment, puisque nous ne touchons que très marginalement des subsides.

Les outils et services mutualisés sont financés collectivement de différentes manières : tout d’abord une contribution personnelle de nos membres en tant que sociétaires de la coopérative, ensuite une contribution qui pèse sur l’activité professionnelle des membres. Tout cela est détaillé sur notre site et expliqué lors des sessions d’information.

À QUI S’ADRESSER SI ON A ENCORE DES QUESTIONS ?

Carlo Vergnano : Les personnes intéressées doivent prendre RDV via le site pour assister à une session d’information dans la langue de leur choix (FR, NL ou UK). Elles peuvent aussi se rendre à la permanence sur place sans RDV et tous les jours pour aider les sociétaires à utiliser la plateforme de facturation ou pour répondre à toute autre question.

Bien sûr, nous disposons d’un site internet où elles peuvent aussi trouver réponse à pas mal de questions !

Source : 1819.brussels

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