Trump ne m’en étonne plus: notre monde a vécu tant d’excès et transgressé tant d’interdits!

Et si Donald Trump n’était que le début d’un anéantissement collectif ? en 2028.

Au-delà de la sidération face aux mutations politiques américaines – qui ne sont que le reflet de notre propre déficit d’anticipation et de vision, ainsi que de notre incapacité à « penser l’impensable » –, quel est l’aboutissement d’une présidence de Donald Trump ?

C’est la mise en place durable d’un régime autocratique, ploutocratique, fascisant, voire nazifiant, qui détruira, 250 ans après la Déclaration d’indépendance, l’esprit de la Constitution américaine, rédigée en 1788 et débutant par ces mots extraordinaires : « We, the people ». C’est aussi, accessoirement, la fin des équilibres des pouvoirs et des tempérances associées à l’esprit congrégationaliste américain, issu de la Réforme.

C’est, à terme, l’implosion de la société américaine. Et je dis bien implosion – par étouffement, par une asphyxie atmosphérique, un bruit sourd et garroté – plutôt qu’une explosion violente et bruyante, qui est une constante dans l’histoire américaine. Ce pays, presque chaque année en guerre depuis son indépendance, expulse son malaise interne et sociétal par des conflits extérieurs hasardeux et jamais achevés.

C’est pourquoi le pacifisme affiché de Donald Trump concentrera la violence de son régime au sein d’une société qui n’aura plus d’exutoire – c’est-à-dire, dans son interprétation biblique, une délivrance ou une purification par le sacrifice ou la repentance. On comprend alors la réalité des courants évangélistes, très présents aux États-Unis, qui s’imposent à eux-mêmes et surtout aux autres cette purification de l’Amérique. Cela renvoie incidemment aux idées de Woodrow Wilson, fils de pasteur presbytérien, président qui théorisa la moralité du capitalisme américain en associant les États-Unis à la terre promise par Dieu aux hommes qui la méritaient.

Le projet de Donald Trump, aussi choquant que mes écrits puissent le suggérer, est d’essence eugéniste et repose sur une idée d’immortalité d’élites prétendant poser les bases d’une humanité 2.0. Cette idée n’est pas nouvelle : elle fut postulée en Allemagne en 1934, avec la vision d’un Reich qui durerait 1000 ans.

C’est un projet qui va évidemment détruire les États-Unis, et une partie du reste du monde, peut-être parce que les dictateurs finissent par se détester tellement eux-mêmes, dans leur confrontation à leurs névroses et à leur mortalité, qu’ils l’inscrivent dans un dernier délire : le suicide collectif. Et quand cela arrivera-t-il ? En 2028, lorsque la conjugaison, la multiplication et l’exponentialisation des crises – écologiques, démographiques, alimentaires et, accessoirement, financières – atteindront leur paroxysme.

Et finalement, je ne m’en étonne plus : notre monde a vécu tant d’excès et transgressé tant d’interdits qu’un jour, il doit se remettre au pair.

Dans l’eau lustrale des anciens.

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