Le nombre de travailleurs en recherche active d’un autre emploi n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui au cours de la dernière décennie. Près d’un Belge actif sur quatre (22,3 %) cherche activement un emploi ailleurs. Ce pourcentage n’était légèrement plus élevé qu’en 2015 (23 %), selon l’enquête annuelle menée par Acerta Consult et Stepstone auprès de plus de 3300 Belges au sujet de leurs attentes en matière d’emploi.
« Ce n’est pas le salaire, mais plutôt les possibilités limitées d’évolution au sein d’une organisation qui poussent la plupart des travailleurs à chercher ailleurs », affirment les experts d’Acerta Consult.
L’insuffisance des possibilités de développement et d’évolution incite les Belges à postuler ailleurs, selon l’enquête annuelle menée par Acerta Consult et Stepstone auprès des travailleurs
C’est une conclusion frappante en ces temps d’incertitude économique : près d’un Belge actif sur quatre déclare être en recherche active d’un autre emploi. Un peu plus de la moitié d’entre eux ne cherchent pas activement, mais sont ouverts à d’autres occasions si elles se présentent à eux (51,8 %). À l’inverse, 25,9 % des travailleurs partent du principe qu’ils resteront chez leur employeur dans la période à venir. C’est ce qui ressort de l’enquête annuelle d’Acerta Consult et du site d’emploi Stepstone Belgique, qui donne un aperçu de l’appétit des Belges pour le changement d’emploi, et donc de la mobilité du marché de l’emploi.
Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, explique : « La mobilité professionnelle est un indicateur important de l’évolution du marché de l’emploi. Les chiffres actuels montrent que, malgré l’incertitude économique, les travailleurs ne s’accrochent pas à leur employeur actuel, mais sont prêts à changer si la situation est meilleure ou même aussi bonne ailleurs. Il existe cependant deux réserves : d’une part, un groupe important (environ un quart) déclare toujours ne pas vouloir quitter son employeur. Par ailleurs, le fait de vouloir changer d’emploi ne signifie pas nécessairement que l’on veuille changer d’employeur. Ce chiffre peut également indiquer que les travailleurs ne sont pas satisfaits de leur emploi actuel ou du contexte dans lequel ils l’exercent et qu’ils envisagent par conséquent de changer d’emploi sans nécessairement vouloir partir. Une partie des Belges actifs espèrent occuper un autre poste chez leur employeur actuel. Ils n’ont pas nécessairement besoin de partir. Néanmoins, ces chiffres devraient inciter les entreprises à réfléchir, car elles disposent de nombreux leviers pour s’assurer que leurs travailleurs continuent à travailler chez eux. »
Illustration 1 : Pourcentage de travailleurs activement, passivement ou non intéressés par un changement d’emploi à court ou moyen terme – Talent Pulse 2022-2023-2024-2025
Le salaire n’est pas la première raison pour laquelle les employés cherchent ailleurs. Les travailleurs agissent avant tout lorsqu’ils estiment qu’il leur reste peu de possibilités de développement et d’évolution chez leur employeur actuel. Après les possibilités de développement (37 %) et le salaire (31 %), l’inadéquation entre les valeurs personnelles et la culture de l’entreprise (30 %) est également le facteur décisif pour changer d’emploi, selon l’enquête.
Illustration 2 : Qu’est-ce qui incite les travailleurs à envisager un changement d’emploi ? – Talent Pulse 2025
Isabel Roche, Senior Market Insights Expert Stepstone Belgique : « La façon dont vous vous positionnez en tant qu'employeur, votre vision, votre mission et vos valeurs jouent clairement un rôle dans la décision des travailleurs de rester ou de quitter l'entreprise. Les employés remarquent rapidement que les valeurs ne sont rien d'autre que de belles paroles sur un site web. Ils attendent de leur employeur qu'il reflète la manière dont il se présente. La sécurité avant tout, l'attention portée au bien-être, les possibilités d'évolution... Ce sont des valeurs populaires, mais elles ne doivent pas rester des belles paroles. Les gens veulent continuer à se développer et à se reconnaître dans leur employeur. C'est une leçon importante que les entreprises doivent tirer de cette étude ».
À propos des chiffres
Les données proviennent de l’enquête annuelle Talent Pulse d’Acerta Consult et de Stepstone Belgique auprès de personnes actives et de chômeurs. Les 3300 personnes interrogées représentent les différentes tranches d’âge. 71 % des participants travaillent, dont 85 % ont un emploi fixe/contrat à durée indéterminée. 80 % sont des employés et 20 % des ouvriers, avec une durée moyenne de carrière de 21 ans et 8 ans d’ancienneté auprès d’employeurs de différents secteurs et de différentes tailles en ce qui concerne les effectifs.