1 travailleur sur 8 voudrait quitter son employeur à court terme

Les intentions de départ ont augmenté de 80% depuis 2021

  • Durant le second trimestre de 2024, 12,4% des travailleurs en Belgique souhaitaient quitter leur employeur. C’est surtout chez les ouvriers (17,9%) que cette intention est perceptible (+98% par rapport à 2021). Il en va de même pour 10,1% des employés (+68,2% par rapport à 2021). La volonté de quitter son employeur à long terme est cependant restée stable.
  • L’intention de partir des travailleurs absents en raison de maladie atteint pratiquement un sur quatre (23,4%), et cette volonté de quitter son employeur est également plus importante dans les petites entreprises (15%) que dans les grandes (8,4%).
  • A Bruxelles, 15,1% des travailleurs veulent quitter leur entreprise à court terme (+225% en trois ans), contre 12,1% en Flandres (+74,3%). L’intention de départ reste quant à elle stable en Wallonie (10,1%) par rapport à l’année 2021.


Durant le second trimestre de 2024, 12,4% des travailleurs belges envisageaient de quitter leur employeur à court terme. Les intentions de départ à court terme ont augmenté de 80% par rapport à 2021 (6,9% à l’époque). C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le prestataire de services RH Securex. Il est intéressant de constater que la volonté de départ à court terme est plus forte chez les travailleurs absents en raison de maladie. De plus, ce sont surtout les ouvriers qui sont les plus enclins à un départ à court terme. En termes de régions, Bruxelles et la Flandre affichent les intentions de départ les plus élevées, tandis que la Wallonie reste stable. « Cette intention de départ est un signe avant-coureur pour les employeurs » avertit Frank Van der Sijpe de Securex.


Durant la période d’avril-mai 2024, un travailleur sur quatre a répondu « oui » à la question : voulez-vous quitter votre employeur à court terme. C’est 80% de plus qu’en 2021 (6,9% à l’époque) alors que l’intention de départ à long terme est, elle, restée stable à 19%.

Frank Van der Sijpe, directeur RH trends & insights chez Securex, explique : « Les départs volontaires sont des signes avant-coureurs pour les employeurs et ce sont souvent les meilleurs travailleurs qui partent en premiers. Malgré l’insécurité qui persiste sur le marché du travail, la guerre des talents fait toujours rage, surtout en Flandre. Dans ce contexte, les travailleurs sont fréquemment sollicités et connaissent donc mieux leur valeur sur le marché. C’est pourquoi ils osent plus rapidement et facilement quitter le navire pour se tourner vers d’autres employeurs offrant davantage d’opportunités ou une plus grande stabilité financière. »


Une autre étude précédemment réalisée par Securex prouve que malgré une baisse des départs volontaires en 2023, ceux-ci restent encore à un niveau élevé (11%). Cela signifie qu’un travailleur sur 10 sous contrat à durée indéterminée a volontairement quitté son emploi en 2023. Ceci combiné à la forte augmentation des intentions de départ à court terme suggère un potentiel flux important de départs volontaires en 2024.


Une volonté plus prononcée en cas d’arrêt maladie et dans les petites entreprises

Le fait d’être en arrêt maladie joue un rôle important dans l’intention de départ des travailleurs. Près d'un travailleur sur quatre (23,4 %) absent pour raison de maladie au moment de l'enquête (congés mineurs, accidents du travail et congés de maternité exclus) souhaite quitter son employeur à court terme. C'est plus de deux fois plus que chez les travailleurs n’étant pas en arrêt maladie (11,3 %).

Dans les entreprises comptant jusqu'à cinq cents employés, 15 % des travailleurs souhaitent quitter leur employeur à court terme. Ce chiffre est presque deux fois plus élevé que celui des travailleurs des grandes entreprises de plus de cinq cents employés (8,4 %).

« Ne pas prendre au sérieux le bien-être et la prévention des arrêts maladie est aujourd’hui une erreur qui peut s’avérer fatale. » prévient Frank Van der Sijpe. « En raison de la pénurie de talents et de l'augmentation des coûts salariaux, les absents de longue durée sont moins susceptibles d'être remplacés, en particulier dans les petites entreprises. Cela mène à une spirale négative d'augmentation de la charge de travail et de l'absentéisme, de détérioration de l'image de marque de l'employeur et, en fin de compte, d'augmentation du nombre de départs et de détérioration des résultats financiers. »


D’autant plus chez les ouvriers et à Bruxelles

Le pourcentage d’ouvriers souhaitant quitter leur emploi à court terme est beaucoup plus élevé que celui des employés. Ainsi, 17,9 % des ouvriers souhaitent quitter leur employeur au deuxième trimestre de cette année (contre 9,1 % en 2021), contre 10,1 % des employés (contre 6 % en 2021). Le télétravail n’impacte pas ces intentions de départ. ​

C’est à Bruxelles que les intentions de départ à court terme sont les plus élevées. Effectivement, avec 15,1% des travailleurs, cette intention est 3,25 fois plus élevée qu’en 2021. En région flamande, 12,7 % des travailleurs souhaitent quitter leur employeur actuel à court terme, soit une augmentation de 74,3 % par rapport à 2021. En Wallonie, l'intention de quitter son emploi est restée stable à 10,1 % au cours des trois dernières années.

Frank van der Sijpe : « La Belgique compte 3 marchés du travail régionaux dont les dynamiques distinctes ont un impact sur les intentions de départ des travailleurs. Il existe par exemple de fortes différences régionales en termes de taux d'emploi, de sensibilité conjoncturelle des activités économiques et de taux de chômage, qui ont un impact sur le degré de pénurie de main-d'œuvre ».


A propos de l'étude

Les chiffres présentés dans cette étude proviennent d'enquêtes sur différents domaines RH que Securex a menées en 2019, 2021 et 2024. Les échantillons contiennent chacun au moins 1 500 employés et sont représentatifs du marché du travail belge en termes de région, de sexe, d'âge et de statut. Celui de l'enquête la plus récente, réalisée en avril et mai 2024, comprend 1 511 employés.

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