Plus de quatre travailleurs belges sur dix (43 %) ont encore plus de 40 heures en réserve.

C’est ce qui ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta, qui a recueilli des données auprès de 260 000 travailleurs occupés par plus de 40 000 employeurs privés.

Près d’une personne sur cinq a même encore plus de 80 heures (10 jours ouvrables) à prendre. Il s’agit d’une nette augmentation par rapport à la même période l’année dernière.

Acerta prévient que la continuité peut ainsi être mise sous pression dans certaines entreprises, les vacances légales n’étant transférables à l’année suivante qu’à partir de 2024 dans certains cas spécifiques.

Plus de quatre travailleurs sur dix ont encore plus de 40 heures à prendre

Les vacances de Noël approchent et 43,6 % des travailleurs belges ont encore plus de 40 heures à prendre. Pour 17,7 %, il s’agit même de plus de 80 heures, selon les chiffres d’Acerta. Cela représente une augmentation par rapport à l’année dernière à la même époque.


Illustration 1 : Heures restant à prendre

Laura Couchard, experte vacances chez Acerta Consult, explique : « Les travailleurs ne peuvent pas encore transférer leurs vacances à l’année prochaine cette année. Cette règle sert de protection : prendre/recevoir du temps en tant que travailleur pour recharger les batteries est bénéfique pour tout le monde. Le fait que les travailleurs aient encore une réserve importante d’heures de vacances, de RTT, etc., ne pose pas forcément problème, si les entreprises établissent un planning correct dans les temps. En effet, à moins qu’une entreprise ne prévoie une fermeture collective prochainement, la continuité devra être assurée. »

Les règles en matière de prise de vacances légales modifiées seulement à partir du 1er janvier 2024

Laura Couchard ajoute : « Les règles relatives aux vacances légales sont restées plutôt stables pendant des années, mais il y aura du changement dès le 1er janvier 2024. Si un collaborateur tombe malade au cours d’une période de vacances, les jours figurant sur le certificat médical seront convertis en maladie et ce nombre de jours sera libéré comme des « jours de vacances restant à prendre ». Cela peut avoir un impact sur le report de vacances légales. En principe, il n’est pas possible de transférer des jours de vacances à l’année suivante. Mais en supposant qu’un travailleur ait fixé ses 3 derniers jours de vacances les 27, 30 et 31 décembre 2024 et qu’il tombe malade le 27 décembre, selon les nouvelles règles, ces jours de vacances seraient donc libérés et dans ce cas transférables, puisqu’il n’est plus possible de les prendre en 2024. La maladie n’est pas la seule circonstance rendant les vacances légales transférables ; il en va de même pour l’accident du travail, la maladie professionnelle, le congé de maternité ou d’accouchement, le congé préventif (ou prophylactique) ainsi que le congé d’adoption, de naissance, d’accueil et parental d’accueil, si ceux-ci empêchent la prise de vacances au cours de l’année proprement dite. Les règles relatives au paiement des vacances en cas de départ seront également adaptées. Auparavant, ce règlement se faisait en une fois, ce qui était perçu comme une pilule difficile à avaler tant par l’employeur que par le travailleur, désormais. il se fera désormais par étapes.»

À propos des chiffres

Les données recueillies sont basées sur les données réelles en novembre 2023 d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, dont relèvent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.

Source : Acerta

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