Les Belges ont été moins nombreux à prendre des vacances en juillet et en août. Pourtant, le nombre de jours de vacances pris par l’ensemble de la population cet été reste inchangé par rapport à 2022. En d’autres termes, les travailleurs qui ont pris des vacances cet été se sont absentés du travail pendant plus longtemps que l’année dernière. C’est la nette conclusion que tire le prestataire de services RH Acerta sur la base des données réelles de 320 000 travailleurs actifs dans quelque 29 000 entreprises.
Ce phénomène s’explique principalement par les vacances d’été raccourcies pour la première fois de 9 à 7 semaines en Wallonie et à Bruxelles. En raison du nouveau régime de vacances, les travailleurs en Wallonie ont pris 12,56 % de plus de leur temps de travail comme vacances.
À Bruxelles, il s’agissait de 5,66 % de plus. Le nouveau système de vacances en Belgique francophone n’a pas mené à une adaptation de la planification des vacances, selon Acerta.
Lors des dernières vacances d’été, un peu moins de 18 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées, car elles ont été prises comme vacances. Il s’agit pratiquement d’un statu quo par rapport à 2022, si l’on tient uniquement compte des semaines de fermeture des écoles. Jusqu’à cette année, cette période allait du 1er juillet au 31 août pour l’ensemble du pays. Cependant, en 2023, les vacances d’été en Belgique francophone ont été concentrées sur les semaines du 8 juillet au 25 août. Il convient de souligner qu’en Wallonie et à Bruxelles, les travailleurs ont pris plus d’heures ouvrables pour partir en vacances durant ces vacances scolaires d’été raccourcies. Plus que la moyenne nationale, et plus qu’un an plus tôt. En Wallonie, il est question de 21,08 % des heures ouvrables, soit 12,56 % de plus que pendant les vacances scolaires d’été 2022 ; dans la région de Bruxelles-Capitale, cela représente 19,02 %, soit 5,66 % de plus que l’année dernière. En Flandre, un peu moins de jours de vacances ont été pris en juillet et en août cette année que l’année précédente.
Illustration 1 : pourcentage d’heures ouvrables pendant les vacances scolaires d’été prises comme vacances + évolution de ce pourcentage par rapport aux vacances scolaires d’été précédentes
Laura Couchard, experte en vacances annuelles chez Acerta Consult : « Il semble que les travailleurs tiennent à des vacances d’été plus longues pendant les semaines où les écoles sont fermées. S’il est question de moins de semaines, comme c’est le cas désormais dans les écoles bruxelloises et wallonnes, les entreprises enregistrent donc une plus grande concentration des vacances durant ces quelques semaines. »
Parallèlement, nous observons qu’au cours de l’été 2023, le pourcentage de travailleurs qui ont pris des vacances pendant les semaines de vacances scolaires a diminué. Pour le formuler autrement, davantage de travailleurs n’ont pas pris de vacances pendant les vacances scolaires d’été. La baisse se manifeste en région wallonne et en région de Bruxelles-Capitale. En Wallonie, un quart des travailleurs n’a pas pris de vacances (74,4 % en ont pris) et, à Bruxelles, où une partie de l’enseignement se fait aussi en néerlandais, il s’agit de 30 % (70 % ont pris des vacances).
Illustration 2 : pourcentage de travailleurs qui ont pris des vacances cet été pendant les semaines de fermeture des écoles (quel que soit le nombre de jours de vacances)
Laura Couchard : « Cet été, nous avons enregistré plus d’heures de vacances pendant les vacances scolaires raccourcies à Bruxelles et en Wallonie, mais prises par moins de travailleurs. Ceux qui ont pris des vacances auront donc pris plus de jours. En Wallonie et à Bruxelles, la réduction des vacances scolaires est compensée par une prolongation des vacances au printemps et à l’automne. Il n’est pas inconcevable que les (grands-)parents gardent des vacances pour couvrir ces périodes également. »
La réforme des vacances scolaires à Bruxelles et en Wallonie renforce un point d’attention existant pour les travailleurs et les employeurs quant à la planification des jours de vacances restants.
Et Laura Couchard commente : « Tous les jours de vacances légales doivent être pris durant l’année concernée. En vue de donner aux travailleurs le repos qu’ils méritent en temps voulu tout en garantissant la continuité, il est nécessaire de commencer à planifier les vacances à temps. La prolongation des vacances scolaires à l’automne implique que cette conversation devra avoir lieu en temps opportun à Bruxelles et en Wallonie. À partir de 2024 toutefois, une possibilité limitée de reporter les jours de vacances restants verra le jour. Mais elle ne s’appliquera que dans des cas exceptionnels, par exemple à la suite d’une période de maladie. »
À propos des chiffres
Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 320 000 travailleurs sous contrat à durée indéterminée occupés auprès de plus de 29 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Les heures sont celles des vacances scolaires d’été, c’est-à-dire la période de référence du 1er juillet au 31 août pour la Flandre et du 8 juillet au 25 août pour la Wallonie et Bruxelles pour 2023.