Arrêt Arcomet: les ajustements de prix de transfert ne sont plus neutres en TVA
Temps de lecture: 2 min | 03 oct. 2025 à 04:10
Geoffroy Galéa
Partner (Head of Tax) @ Fieldfisher | Professeur @ ICHEC-ESSF
1. Contexte
Le 4 septembre 2025, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu son arrêt Arcomet (C-726/23), très attendu.
Elle confirme l’avis de l’avocat général : les paiements d’égalisation de bénéfices dans le cadre d’accords de prix de transfert peuvent être soumis à la TVA.
2.Principaux enseignements de l’arrêt
Ajustements de prix de transfert = contrepartie soumise à la TVA lorsqu’ils sont liés à des services identifiables et contractuellement prévus.
Les factures ne suffisent pas : les autorités fiscales peuvent exiger des preuves complémentaires (rapports, contrats, enregistrements) démontrant que les services ont été réellement fournis et utilisés.
La nécessité ou la rentabilité n’entrent pas en ligne de compte : l’administration peut contrôler l’existence et l’utilisation des services, indépendamment de leur « utilité » ou de leur rentabilité.
3.Une étape clé dans l’évolution de la jurisprudence
Cet arrêt met fin à l’idée que les ajustements de prix de transfert relèvent uniquement de l’impôt direct.
Désormais, les régularisations de bénéfices peuvent entraîner :
un risque TVA,
un alourdissement des obligations de conformité,
des litiges potentiels,
notamment pour les groupes dont le droit à déduction est limité.