Billet de Philadelphie, ou ce que je partage des USA en ce mois de novembre (V)

Depuis l’élection de Donald Trump, le dollar s’est renforcé. Cela reflète une confiance renouvelée dans l’économie américaine, un contexte de dérégulation, un protectionnisme affirmé, mais surtout la conviction que l’inflation va augmenter aux États-Unis et que la Réserve fédérale devra donc relever ses taux d’intérêt pour contrer cette inflation… tout cela dans un contexte d’explosion de la dette publique américaine.

À première vue, la situation semble claire, puisque toutes les mesures de Trump devraient effectivement stimuler l'inflation : barrières tarifaires, baisses d’impôts, réduction de l’immigration (qui fournit une main-d’œuvre bon marché et devra être remplacée par des travailleurs américains mieux payés).

Mais on peut évidemment anticiper le choc frontal : une inflation qui exige des taux d’intérêt plus élevés, entraînant un coût insupportable pour une dette publique américaine en pleine croissance.

Or tout pourrait se dérouler différemment : la Réserve fédérale sera placée sous le contrôle de la Maison-Blanche, contrainte de refinancer l’État américain à des taux extrêmement bas. Le dollar baissera, au détriment de ceux qui, hors des États-Unis, financent l’État américain, et on pourrait même assister à un défaut, peut-être sélectif, sur la dette américaine.

Science-fiction ? Je l’espère.

Scénario plausible ? Certainement.

L’impensable s’est déjà produit le 15 août 1971, lorsque les États-Unis ont sabordé le système de Bretton Woods.

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