Le problème de la politique belge, c’est qu’il faut courir plus vite que l’aspiration vers le fond dans lequel elle nous entraîne.
Nous sommes un tout petit pays, pourtant auto-proclamé capitale de l’Europe, et même de l’OTAN (mais pour combien de temps ?), mais nous sommes à peine capables de former un gouvernement, sans même s’interroger sur l’aboutissement d’un gouvernement bruxellois qui aspire ses protagonistes dans un ahurissant syndrome de Stockholm.
Je m’extrais donc quelques minutes de cette aspiration vers le bas pour observer ce qui se passe aux États-Unis.
Là-bas (puisque j’y suis), une véritable révolution idéologique est en marche, avec l’émergence de personnalités très bien préparées, prêtes à renverser un ordre établi par un choc sociétal stupéfiant. Il faut bien observer le pedigree des personnes qui accèdent aux responsabilités : c’est détonant.
C'est du très lourd.
Du bizarre comme aurait dit Audiard.
Mais au-delà de cela, ce sont les conséquences mondiales que cela va entraîner, dans tous les domaines.
Et l’Europe ne sera bientôt plus qu’un interstice (ou plutôt une anfractuosité) entre deux grands blocs : les États-Unis et les BRICS+.
Sommes-nous préparés à cela ? Aucunement.
Alors, voilà, nous sommes inquiets. Mais l’inquiétude est stérile, tout comme le pessimisme. Bla bla bla.
Ce qu’il faut, c’est une politique européenne cohérente, d’abord dans les domaines monétaires et industriels.
Et nous sommes nulle part. Car à force de nous centrer sur notre tropisme local, nous n’avons pas compris que nous rétrécissions.
Nous sommes devenus de petits rentiers d’idées.
Et on connaît le proverbe : quand le sage montre la lune, l'idiot ...