Ça va être dur à avaler cette fois... Xavier Schraepen nous a quittés !

J'y ai pensé toute la nuit. Ce matin aussi. Puis j'ai pleuré. Simplement. Impossible de se concentrer, je n'en reviens pas. Xavier nous a quittés.
55 ans ce n’est pas un âge. Mais y a-t-il un âge pour quitter ce monde?


Xavier était un roc. Un type solide. Son physique le confirmait. Il était acharné dans tout ce qu'il faisait, portait, plaidait. Pourtant, au fond de lui résidait un homme plutôt timide qui rêvait de retrait, de discrétion. Et quand le devoir l'appelait, il était là, toujours là.


Il n'était pas militaire de réserve pour rien. L'armée était pour lui une seconde nature. Il aimait en elle la loyauté, la rigueur et l'ordre. C'était aussi pour lui une façon de porter les secrets de sa fonction avec raison.


Engagé dans notre profession, il aura été le vice-président de notre fondation longtemps. Tantôt communicateur, tantôt rigoureux trésorier, Xavier était l'homme de la situation. Prêt à l'appel.


Mais il fut surtout un vice-président de l'IPCF discret et engagé. Effacé derrière son président, il pesait lourd. Il incarnait bon sens et fidélité à ses engagements, à ses valeurs et à ses pairs. Il incarnait également le BBB, cette association professionnelle tout à fait hors norme dont il fut une pierre angulaire.


Homme de valeur, il se sentit trahi dans ses derniers combats. Il fait partie de ceux qui auraient voulu défendre davantage une autre nature pour le "nouveau comptable". Non pas un "expert-comptable" se rêvant d'être certifié, mais un "expert-comptable" proche de ses "petits clients". Pas un comptable réinventé par le haut, mais un comptable porté par le bas. Ce qu'il appelait les "bleus clairs".


Avec un cabinet de modeste taille, il avait pris le pli d'être à toutes les étapes d'accompagnement de son client. Refusant de grandir ou d'être aidé. Pour lui, l'accompagnement, c'était son engagement, son labeur … son travail. Le choix d'un seul homme, venant pourtant au départ d'une carrière dans un plus grand ensemble. C'était son paradoxe.


Ses choix l'auront marqué, l'auront meurtri. Ce "workaholic" du quotidien n'a su être suffisamment freiné par ses tendres moments en famille, au chalet, ses passions dont celle de la photo ou son amour pour son chien. Le grand pro était fatigué.


Aujourd'hui, je perds un confrère, un collègue, un comparse, un complice et un ami. Ce qui crée le lien à l'homme, c'est la nature de celui-ci. Avec un homme comme Xavier, ce lien est nécessairement nourri, tressé, serré, et quand il lâche, le choc est énorme.


La fondation est endeuillée, mais ce deuil n'est rien au regard du vide qu'il laisse.


Nous pensons donc d'abord et avant tout à Carine son épouse et à son fils dont il était si fier. Soyez protégés et soutenus!

Ce n'est pas juste de partir. C'est aussi injuste de rester face à un tel déchirement. Mais c'est la vie.

Nous tâcherons d'être maintenant au-delà des amis de cœur, de bons confrères pour sa famille, pour l'assister dans cette période difficile.


Xavier, nous t'aimons.


Dans une vie, il a deux choses : ce que l'on fait, et ce que l'on laisse. Ton souvenir est énorme.


Merci.

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