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Compétitivité fiscale belge: une érosion inquiétante

Une économie ouverte, sans rente, qui dépend de son attractivité fiscale

La Belgique, petite économie ouverte dépourvue de ressources naturelles ou de géants mondiaux comparables à ceux de ses voisins, ne peut compter que sur un atout : sa compétitivité.

Et celle-ci repose avant tout sur un système fiscal intelligent, stable et prévisible.

Or, selon le dernier International Tax Competitiveness Index 2025 publié par la Tax Foundation, le constat est préoccupant.


Un recul marqué dans le classement international

La Belgique se classe désormais 30e sur 38 pays de l’OCDE, soit deux places de moins qu’en 2024, avec un score global de 63,2/100.

Classement détaillé :

  • Impôt des sociétés : 18e
  • Impôt des personnes physiques : 13e
  • Fiscalité de la consommation : 27e
  • Fiscalité immobilière : 32e
  • Règles transfrontalières : 27e

La principale zone de lumière reste l’imposition des personnes physiques, notamment grâce à l’exonération des plus-values sur la gestion normale du patrimoine privé.


Vers la fin d’un avantage compétitif historique ?

Cette exception belge pourrait toutefois bientôt disparaître.

À partir de 2026, une taxation générale des plus-values sur actifs financiers devrait entrer en vigueur.

Et certaines formations politiques évoquent déjà la création d’un impôt sur la fortune, souvent présenté comme une réponse simpliste à un débat fiscal complexe.

Si ces mesures devaient se concrétiser, elles effaceraient l’un des derniers avantages fiscaux structurels de la Belgique.

Pourtant, des solutions plus intelligentes existent :

  • un relèvement modéré de la taxe sur les comptes-titres,
  • ou encore une taxe unique sur les plus-values à un taux symbolique de 1 %, simple, prévisible et équitable.


Des faiblesses structurelles persistantes

Malgré des réformes partielles, la Belgique conserve :

  • le taux de taxation du travail le plus élevé de l’OCDE, où un salarié moyen ne conserve qu’à peine la moitié de sa rémunération brute ;
  • un précompte mobilier de 30 % sur les dividendes, intérêts et redevances, l’un des plus lourds d’Europe ;
  • et une multiplication de prélèvements : droits de succession, taxe sur les opérations boursières, taxe sur les comptes-titres…


Augmenter les impôts n’est pas une politique

Le réflexe de la surtaxation atteint aujourd’hui ses limites.

La compétitivité ne se construit pas en taxant le succès, mais en le rendant possible.

Les vraies priorités pour restaurer la compétitivité fiscale

Pour regagner du terrain, trois axes s’imposent :

  1. Réduire les dépenses publiques, afin de restaurer la soutenabilité budgétaire.
  2. Simplifier la fiscalité, aujourd’hui devenue illisible et imprévisible.
  3. Rétablir la confiance et la stabilité, conditions indispensables à l’investissement.


Conclusion

La Belgique se trouve à la croisée des chemins : entre un modèle qui s’érode et une réforme qui tarde.

Si le pays veut redevenir attractif, il lui faudra repenser son pacte fiscal autour de la prévisibilité, de la cohérence et de la compétitivité durable.

La fiscalité ne doit plus être perçue comme un frein, mais comme un levier de réussite économique.

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