Analyse par l'expert en RH Acerta des données de plans cafétéria de plus de 10 000 travailleurs belges : quelles conclusions et autres faits marquants ? Des surprises à la clé ?
Chaque année, grâce à un plan cafétéria mis en place par leur employeur, des milliers de Belges peuvent composer eux-mêmes une partie de leur propre rémunération. Acerta Consult, expert en RH, dresse chaque année un récapitulatif des choix les plus populaires. Qu’a révélé l’enquête cette année ? Les travailleurs optent toujours le plus souvent pour un avantage financier. D’une part via l’épargne-pension, qui représente près de 30 % des choix, d’autre part via les warrants (options sur actions). Un peu plus d’une personne sur dix opte pour ce dernier avantage. Ce choix est plus populaire chez les travailleurs les plus âgés (25 %) que chez les plus jeunes.
Tableau 1 : options et choix du plan cafétéria – 2023 et 2024
Cette année, de nombreux travailleurs ont opté pour un plus grand nombre de jours de congé. Les jours de congé supplémentaires comme avantage extralégal représentent 19,4 % de l’ensemble des choix effectués dans le cadre d’un plan cafétéria. C’est presque le double par rapport à 2023. Les travailleurs les plus jeunes et les plus âgés choisissent encore un peu plus souvent des jours de congé supplémentaires que le groupe des 35 à 55 ans.
Tableau 2 : Options et choix des plans cafétéria en 2024, par catégories d’âge
Catherine Langenaeken, experte chez Acerta Consult, explique : « Lorsque le travail hybride a fait son apparition pendant et après la crise du coronavirus, le rachat de congés supplémentaires par le biais du plan cafétéria était moins populaire. Le besoin d’être à la maison n’était plus synonyme d’incapacité à travailler, du moins pour les emplois pour lesquels le télétravail est possible. Ce qui est commun à tout le monde, c’est le souhait d’atteindre un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Ce qui semble aujourd’hui inciter les travailleurs à opter pour des jours de congé supplémentaires. Pour que ce soit possible, l’option doit bien entendu être proposée par les employeurs. Pour les entreprises, il peut être intéressant de proposer le rachat de jours de congé supplémentaires afin d’améliorer le bien-être mental des travailleurs ou de profiter d’une baisse de la charge de travail pour accorder des congés supplémentaires aux travailleurs. »
Autre répercussion du télétravail sur les plans cafétéria ces dernières années : l’essor des multimédias. Cette année, un peu moins de travailleurs ont opté pour un ordinateur (portable), un GSM ou un écran externe. Ces avantages extralégaux restent néanmoins assez populaires, représentant près d’un quart (23,53 %) des choix.
Les choix de mobilité dans le cadre du plan cafétéria reculent aussi légèrement. Le choix de la voiture se fait rare, le choix du vélo n’évolue pas tellement.
Catherine Langenaeken poursuit : « En tant que travailleur, vous n’avez évidemment pas besoin d’un nouvel ordinateur, d’un nouveau GSM ou d’un nouvel ordinateur portable chaque année. Idem pour le vélo. Pour le vélo, nous savons qu’un leasing vélo, par exemple, n’est pas nécessairement organisé dans le cadre d’un plan cafétéria. La popularité réelle du vélo pour les déplacements domicile-lieu de travail est donc en fait plus importante que ne le laisse supposer le plan cafétéria. Par ailleurs, en ce qui concerne la voiture, il convient de noter que la plus forte présence de voitures électriques n’incite apparemment pas les travailleurs à allouer davantage de budget à une voiture. »
D’où vient le budget ?
Grâce au plan cafétéria, les travailleurs peuvent adapter eux-mêmes leur package salarial à ce dont ils ont le plus besoin à ce moment-là. Mais d’où vient le budget que les travailleurs peuvent dépenser en fonction de leurs préférences et besoins individuels dans le cadre du plan cafétéria ? Il existe plusieurs éléments salariaux que vous pouvez mettre à disposition pour l’échange. Le bonus est le plus souvent échangé, suivi de la prime de fin d’année et du salaire brut. Nous constatons que les congés de fin de carrière et d’ancienneté extralégaux, et les budgets consacrés au télétravail sont également échangés dans le « pot cafétéria », même si cela reste un phénomène rare.
Tableau 3 : Origine du budget du plan cafétéria des travailleurs
Dans tous les cas, c’est l’employeur qui décide de proposer ou non le système et de sélectionner les options. Les travailleurs peuvent décider si et comment ils adhèrent au système.
À propos des chiffres
Les chiffres se basent sur les données de l’outil « Benefit Motivation Plan » d’Acerta, dans lequel plus de 11 000 travailleurs peuvent enregistrer leur choix dans le plan cafétéria de leur employeur.